Nidonite, la chasseuse de rêve

Entre deux projets et un passage sous les drapeaux, la bédéiste nous emmène dans le Fribourg qu'elle aime et qui l'inspire.

Nidonite adore Fribourg et la vue sur la Basse-Ville. © RadioFr.

Elle a 25 ans et pas de temps à perdre. Nida-Errahmen Ajmi, autrement dit Nidonite, est à la fois dans l'ordre, ou le désordre d'ailleurs, illustratrice, autrice, blogueuse, motarde, kick-boxeuse ou encore soldate. Elle est féministe et elle porte le hidjab. Paradoxal? Peut-être, mais pour elle, ça semble couler de source. Comme tout ce qu'elle entreprend. Et dans cet emploi du temps chargé, on a quand même réussi à lui voler une fin de matinée.

C'est dans un café à côté de la gare qu'on se retrouve. Pas un de ces vieux troquets pleins de charme et d'histoire, mais au moins doté d'un canapé confortable avec vue sur toute la salle. Elle peut observer, écouter, et s'inspirer de tous ces microcosmes différents pour sa bande dessinée, " Le Monde de Nidonite". "Je rencontre parfois des muses qui ne le sauront jamais" rigole-t-elle. Mais la jeune femme aime aussi sortir de sa zone de confort. Se confronter à des lieux, des gens qui provoquent chez elle le malaise, histoire d'en analyser et d'en comprendre la source.

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Nidonite est née et a grandi dans le chef-lieu cantonal. Elle aime ses habitants et son histoire au point de leur donner une place dans sa bande dessinée, par clins d'oeil. "Je ne rencontre que du positif" affirme-t-elle quand on lui demande si Fribourg est une ville tolérante. Des gens l'abordent parfois, entament une discussion et l'artiste apprécie ces échanges spontanés.

Nidonite se dit chanceuse. Ses caractéristiques - comme elle les nomme plutôt que différences - lui permettent de comprendre plus de gens. C'est pour elle un cadeau de la vie d'être à la jonction de plusieurs mondes. Celle qui se définit comme "bombe à construction massive" et aussi une chasseuse de rêve, a une arme redoutable pour contrer les préjugés: l'humour.

D'ailleurs, Nidonite rit encore quand on sort du café, toujours sous la flotte et qu'elle n'a pas de parapluie. Mais elle a un second voile, qu'elle ajoute au premier et nous voilà déambulant côte à côte dans les rues de Fribourg. On imaginait une balade plus ambitieuse, mais mauvais temps oblige, on se contentera d'admirer la vue. Mais quelle vue! Celle qui donne sur la Basse-Ville depuis la Route des Alpes.

La jeune femme apprécie ce spectacle à chaque fois. "Je suis fascinée par les roches, quel que soit le pays que je visite." Elle aime aussi les vieilles bâtisses, la cathédrale et voir ses semblables, tout petits en contrebas. Pourtant "tout le monde se sent grand dans sa vie", remarque-t-elle, "tout le monde a l'impression d'être spécial, j'aime bien ça".

On se quitte sur ces considérations philosophiques. Nidonite retourne à ses dessins et ses nombreux projets. Dans deux semaines, elle fera son premier cours de répétition dans les troupes de train. Et elle s'en réjouit énormément. Drôle de fille, cette fille drôle!

Ecouter le sujet complet:

RadioFr. - Sarah Camporini
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