"Non à ce Bluefactory" affiche ses arguments
Le comité veut donner la parole au peuple fribourgeois en lui permettant de se prononcer sur un crédit de 25 millions de francs.
"Nous voulons donner les moyens au quartier d'innovation de se remettre en jambes et non pas détruire le projet", a dit mardi à Granges-Paccot (FR) Cédric Péclard, coprésident du comité et député La Broye c'est vous!, l'un des 28 signataires du référendum parlementaire. Le recours à l'instrument est à l'origine de la votation du 13 juin.
Au-delà, les députés s'opposant au crédit voté le 12 février à une large majorité viennent surtout des rangs de l'UDC. A l'instar de Nicolas Kolly, coprésident du comité "Non à ce Bluefactory" et président du groupe au Grand Conseil, ils demandent la mise en place d'une meilleure gouvernance uniquement dans les mains de l'Etat.
La Ville de Fribourg doit aussi contribuer à hauteur de 25 millions de francs à l'augmentation de capital de 50 millions en faveur de la société Bluefactory Fribourg-Freiburg (BFF SA), qui occupe les 53'000 mètres carrés de l'ancienne brasserie Cardinal. "Un site cher au coeur des Fribourgeois", a précisé Gilberte Schär, députée UDC.
Beaucoup d'argent
Celle-ci a regretté l'absence d'une étude immobilière avant de continuer de développer Bluefactory. "Il y a un risque d'excédent de l'offre à Fribourg", sachant que le lieu est dédié aussi bien à l'innovation technologique et qu'à l'habitation. Depuis 2011 et la création du site, beaucoup d'argent a été injecté dans le projet.
Nicolas Kolly a chiffré les montants à plus de 100 millions de francs en additionnant les contributions cumulées du canton, de la ville et de la Confédération. Bref, les référendaires dénoncent un nouvel apport de 50 millions jugé trop élevé "au regard du bilan après dix ans", a insisté le président du groupe UDC au législatif.
Cédric Péclard a encore mentionné des intérêts divergents entre le canton et la ville ainsi qu'un modèle mixte (innovation, habitation et animation culturelle) qui ne fonctionne pas. "Il y a un manque de leadership", a regretté le député indépendant qui siège au sein du groupe Verts Centre Gauche.
Tomber pour se relever
Aujourd’hui, Bluefactory abrite 55 sociétés ou associations. Le quartier accueille des centres de compétence qui collaborent avec des sociétés indigènes. "L’attrait du site n’est d’ailleurs plus à démontrer puisqu’il doit, faute de place, refuser des entreprises locataires depuis des années", estime de son côté le Conseil d'Etat.
Pour rappel, BFF a pour mandat de promouvoir, développer, construire, exploiter et gérer le quartier de vie (avec restaurants et logements) et d’innovation Bluefactory. "Nous soutenons économie et emplois", a dit Nicolas Kolly. Toutefois, "il faut tomber pour se relever", a-t-il conclu en appelant la population à voter non.