Ode aux cheveux argentés, "Silver Power" s'arrête à Fribourg

La photographe Ghislaine Heger a capturé des portraits de femmes poivre et sel, à découvrir au Nouveau Monde du 11 septembre au 6 octobre.

Pascale, l'une des 18 Fribourgeoises photographiées pour l'exposition "Silver Power". © Ghislaine Heger

Elles sont artistes, éducatrices sociales ou encore préfète. Qu'importe leur âge, elles assument leur chevelure blanche ou grise. "Je voulais montrer que ces femmes sont belles, inspirantes et fortes", explique Ghislaine Heger, photographe de l'exposition itinérante "Silver Power".  101 Romandes ont participé au projet. Et parmi elles, 18 Fribourgeoises, à découvrir au Nouveau Monde (Fribourg) ces prochaines semaines. Autant de portraits que d'histoires - certaines confient avoir tout de suite accepté leurs fils d'argent, d'autres ont répété les teintures, jusqu'à s'affranchir des pressions sociales.

Parmi les visages connus, celui de la journaliste Claire Burgy (RTS), qui a participé au projet avec sa maman, Violaine Clément. Ghislaine Heger

Ghislaine Heger a elle-même vu surgir son premier cheveu blanc à 37 ans. Elle raconte la violence de cette apparition. "Pour moi, c'était l'horreur. J'ai grandi avec l'idée que c'était synonyme de fin, de mort", se remémore la quadragénaire. Elle enchaîne sur cet autre souvenir: "Lorsqu'elle a arrêté de se teindre les cheveux, ma grand-mère avait convoqué toute la famille pour l'annoncer. C'était comme si elle se retirait de la société."

La période du semi-confinement a servi de déclic à la Vaudoise. La fermeture des salons de coiffure et la pénurie de teintures dans les supermarchés ont nourri sa réflexion, qui soulève des questions liées au sexisme et à l'âgisme. "De nombreuses femmes ont décidé de renoncer aux couleurs à ce moment-là", observe-t-elle. "Moi aussi, j'ai commencé à faire la paix avec l'arrivée de mes cheveux gris."

La photographe et réalisatrice vaudoise Ghislaine Heger entend célébrer les nuances de gris à travers "Silver Power".

Ghislaine Heger en est convaincue: pour que la société laisse les femmes tranquilles, il faut représenter leurs chevelures poivre et sel dans l'espace public et parler franchement des injonctions, pour s'en libérer. "Le but n'est pas de pointer du doigt qui que ce soit. Le projet prône avant tout la liberté de choix", insiste-t-elle. En marge de l'exposition, une table ronde est organisée le 19 septembre. Plus d'informations.

Frapp - Alexia Nichele
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