Oui du PLR à Frontex, non à Netflix

Les délégués du PLR Suisse ont très nettement accepté le renforcement de Frontex et largement refusé la "lex Netflix".

Refuser Frontex, c'est prendre le risque de devoir sortir du système Schengen-Dublin, a expliqué devant les délégués du PLR la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. © KEYSTONE/CYRIL ZINGARO

"La protection des frontières extérieures, c'est assurer la sécurité et la liberté de notre pays", a affirmé la conseillère fédérale PLR Karin Keller-Sutter, défendant à la tribune le renforcement du mandat de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et l'augmentation de la contribution financière de la Suisse à Frontex.

Refuser Frontex, c'est prendre le risque de devoir sortir du système Schengen-Dublin, selon elle. "Si on joue avec le feu, il ne faudra pas s'étonner ensuite que la maison brûle", a-t-elle imagé.

Les délégués ont largement suivi son argumentaire. Ils ont soutenu par 335 voix contre 6 et 2 abstentions la loi Frontex et donc accepté de combattre le référendum lancé par Migrant Solidarity Network et soutenu par la gauche. Il n'y a pas eu de débat sur cette question.

Valeur de liberté versus valeur culturelle

Les délégués ont, en revanche, désapprouvé à 275 voix contre 53 et 10 abstentions la Lex Netflix, un projet qui vise à protéger la création cinématographique suisse indépendante. Cet objet a suscité un court débat et plusieurs interventions.

Les services de streaming (Netflix, Disney+, etc) et les diffuseurs étrangers, comme TF1 ou M6, devront affecter 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse au secteur. Ils seront également obligés de programmer 30% de films européens. Jugé trompeur, ce texte a été attaqué par référendum par les jeunes UDC, PLR et PVL qui dénoncent un impôt extraordinaire.

Le président des Jeunes PLR Suisse, Mathias Müller, a mis en garde qu'avec une telle loi les producteurs répercuteront les frais sur les consommateurs et augmenteront le prix des abonnements. Avec un risque, celui de voir des utilisateurs se diriger vers des sites de téléchargement illégaux. "Chacun devrait être libre de décider ce qu'il veut regarder ou non. L'Etat ne doit pas nous dicter ce que nous devons regarder", a lancé M. Müller.

Avec une voix divergente, le conseiller aux Etats vaudois Olivier Français a rappelé que le Parlement avait voté clairement pour la Lex Netflix, une loi qui défend la créativité et la pluralité. Cette valeur culturelle est peut-être plus importante que celle de liberté.

ATS
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