Parrainage de migrants : "elle est devenue ma famille"
Florence, éducatrice fribourgeoise et Ali, jeune apprenti électricien afghan, ont été mis en relation grâce à l'association ParMi.

"Au début quand je suis arrivé à Fribourg, je me suis retrouvé tout seul. Je me suis dit qu'il fallait que je trouve quelqu'un qui m'aide à m'intégrer ici. C'était très important pour moi". Ali, 22 ans, a fui l'Afghanistan à cause des violences de groupes armés, notamment envers la minorité Hazara dont il est issu. Arrivé dans le canton il y a trois ans, il a ensuite été mis en relation avec Florence, une éducatrice fribourgeoise, via l'association ParMi.
Cette association met en contact des jeunes réfugiés ou demandeurs d'asile avec des Fribourgeois. Une centaine de parrainages ont ainsi déjà été formés depuis la création de l'association en 2017. Voici le principe qui était en vigueur avant la pandémie: chaque duo se rencontre deux fois par mois, pour partager des moments, comme un repas, une balade ou une activité culturelle.
Mieux comprendre la culture suisse
"On est allé au carnaval des Bolzes l'année passée, on a fêté ensemble la Saint-Nicolas. Je l'ai invité pour des fondues. J'essaie aussi de lui faire découvrir les coutumes et les fêtes traditionnelles pour qu'il comprenne mieux la culture suisse", raconte Florence, qui donne également régulièrement à Ali des coups de main pour les démarches administratives, écrire des lettres de motivation, relire un CV, ou remplir des formulaires.
A l'origine, la trentenaire s'est engagée pour se sentir utile. "J'éprouvais un sentiment d'impuissance quand je voyais tout ce qui se passait dans le monde, les crises, et les injustices. Je me disais qu'en m'engageant dans l'association, je pourrais avoir un petit impact là-dessus. C'est presque rien, une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est toujours ça."
"Si je me sens seul, je l'appelle"
Florence confie aussi que ce parrainage l'enrichit : "je suis heureuse de pouvoir découvrir, grâce à Ali, une nouvelle culture, une nouvelle langue - le dari -, et de rencontrer des nouvelles personnes."
Aujourd'hui, Ali a obtenu le statut de réfugié, suit un apprentissage d'électricien et parle bien français. Pour lui, ce parrainage a beaucoup compté: "Florence est devenue comme un membre de ma famille. Si je me sens seul, je l'appelle, on discute, je lui demande si on peut se voir ou je l'invite à dîner chez moi."
L’association ParMi suit chaque duo sur une année. Les duos sont ensuite libres de poursuivre ou non leur relation après ce laps de temps. Comme la plupart des autres relations de parrainage, Florence et Ali continuent aujourd'hui à se voir, en dehors du cadre de cette association. En raison de la crise sanitaire, les échanges se font évidemment à distance depuis un an maintenant.
L'association ParMi est toujours à la recherche de volontaires fribourgeois souhaitant accompagner des jeunes réfugiés ou demandeurs d’asile, arrivés seuls en Suisse et pour la plupart originaires d’Afghanistan ou d’Erythrée.
"La seule condition pour pouvoir devenir parrain ou marraine, c’est d’avoir plus de 25 ans. Mais on peut aussi parrainer un jeune en couple ou en famille", précise Zélie Schneider, coordinatrice au sein de cette association. Les duos sont ensuite formés en fonction des intérêts, des loisirs et du lieu de domicile de chacun.
Si cela vous intéresse, sachez qu'une réunion d'information aura lieu le 22 mars prochain. Une inscripton par mail est nécessaire.