Pas de bouleversement après le deuxième tour en Romandie

Les cantons romands ont renouvelé dimanche leurs représentants au Conseil des Etats. Tour d'horizon de la presse ce lundi.

Pascal Broulis, gauche, et Pierre-Yves Maillard, droite, les deux nouveaux membres du canton de Vaud pour le Conseil des Etats, parlent ensemble lors du 2eme tour des elections federales du Conseil des Etats dans le canton de Vaud le dimanche 12 novembre 2023 a Lausanne. © KEYSTONE/Valentin Flauraud

Le second tour dimanche des législatives fédérales au Conseil des Etats a été "celui de la confirmation", estime lundi Le Temps. "A l'exception de l'étonnante défaite infligée par le populaire MCG Mauro Poggia à la Verte Lisa Mazzone à Genève, toutes les personnalités en place ont été reconduites".

C'est notamment le cas dans les cantons de Fribourg et du Valais. Dans le canton de Vaud, ce n'est "pas de bouleversement non plus, puisque le nouvel arrivé Pascal Broulis s'assoira dans un fauteuil déjà estampillé PLR", ajoute le journal lémanique.

Pour son commentateur, les électeurs romands ont, certes, suivi "les grandes tendances nationales, à savoir une progression de l'UDC, du PS et du Centre, ainsi qu'un recul du PLR, des Vert-e-s et des Vert'libéraux", mais ils ne votent pas tout à fait comme les autres.

"Si l'UDC caracole au premier rang des formations dans presque tous les cantons alémaniques", en Suisse romande, c'est "le PS qui pointe désormais en tête", à l'exception de Fribourg (UDC) et du Valais (Le Centre), constate le quotidien.

Basculement à Genève

A Genève, relèvent la Tribune de Genève et Le Courrier, le canton assiste à des "basculements", "et pas des moindres": de la gauche vers la droite et de la droite traditionnelle vers le duo MCG-UDC.

Le scrutin confirme le constat du premier tour des Etats, voire celui des élections cantonales, observe la Tribune de Genève: la droite profite du recul des Vert-e-s. "Mais pas n'importe quelle droite: un courant nouveau, ou populiste, comme on voudra, qui relègue dans l'ombre le tandem PLR-Le Centre".

La victoire Mauro Poggia sur la sortante Lisa Mazzone s'explique arithmétiquement, écrit Le Courrier. Le fait que "les deux sièges [étaient] occupés par l'alliance rose-verte, était lié à la division de la droite entre Entente bourgeoise (PLR et Le Centre) et bloc populiste (UDC et MCG). A partir du moment où ces quatre formations se sont mises dans une maison commune, le maintien des deux sièges progressistes devenait compliqué".

Dans le canton de Vaud, la reformation du duo entre des anciens conseillers d'Etat, le PLR Pascal Broulis et le socialiste Pierre-Yves Maillard, à la Chambre des cantons ne signifie pas sa duplication, avertit le journal 24 heures. "Il y aura probablement moins de Brouillard et Malice dans une Chambre haute plus conservatrice que jamais".

"Machine de guerre" à Fribourg

Pierre-Yves Maillard "joue dans une ligue où il est la fois la cible privilégiée d'une certaine droite économique sur le dossier européen et l'allié d'une autre, plus souverainiste", observe le quotidien vaudois.

Dans le canton de Fribourg, "la machine de guerre électorale que constitue l'alliance de droite (Le Centre-PLR-UDC) a fonctionné", relève La Liberté. La locomotive Isabelle Chassot (Le Centre) "a tiré le wagon [Johanna] Gapany avec suffisamment de force pour qu'il prenne une avance décisive sur le vélo électrique Rey dans les zones rurales du canton".

La PLR sortante "n'a cependant pas de quoi pavoiser", ajoute le journal fribourgeois. "Elle enregistre un score très moyen dans sa Gruyère natale et se fait même dépasser par [la socialiste] Alizée Rey dans son fief bullois".

En Valais enfin, le PLR Philippe Nantermod, déjà battu dans la course au Conseil des Etats il y a quatre ans, avait compris qu'il ne serait jamais aussi populaire que le socialiste Mathias Reynard. "Aujourd'hui, il sait que sa carrière politique risque de s'arrêter en 2027". Ses 25'000 voix d'écart face à la sortante centriste Marianne Maret "représentent un échec important", écrit le Nouvelliste.

Le parti PLR fait définitivement partie des perdants de ces élections fédérales et doit se remettre en question, note encore le quotidien valaisan.

"Débâcle" des Vert-e-s

Pour la NZZ, les élections de dimanche en Suisse romande plombent définitivement le bilan des Verts de ces fédérales 2023. Dans les cantons de Genève et Vaud, les espoirs du parti écologiste ont été brisés. Le TagesAnzeiger parle carrément d'une "débâcle".

Pour le quotidien zurichois, les défaites de Lisa Mazzone et Raphaël Mahaim reflètent un glissement "tectonique" au sein de la gauche. Alors qu'en 2019, on pouvait imaginer les Vert-e-s rattraper le PS, ce dernier a repris aujourd'hui du poil de la bête et le parti écologiste est ramené à des années en arrière.

Les deux journaux alémaniques soulignent la perte d'influence qu'ils encaissent en ne pouvant plus former un groupe parlementaire à part entière au Conseil des Etats. Et les Vert-e-s perdent une jeune femme que certains voyaient peut-être un jour au Conseil fédéral, conclut le TagesAnzeiger.

ATS
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