Pas facile de se libérer en journée pour les pompiers
Entre travail et caserne, les pompiers fribourgeois jonglent avec leur disponibilité. Les employeurs doivent faire preuve de flexibilité.
Mobiliser des soldats du feu pendant leurs journées de travail est une difficulté de plus en plus grande pour les pompiers fribourgeois, car ils doivent être libérés par leur employeur. Une situation pas toujours simple, qui demande de la flexibilité à l'entreprise qui embauche des salariés pompiers.
À Gruyères Énergie, par exemple, ils sont 15 sur les 400 employés à être pompiers. Florent Monnairon en fait partie: il est mobilisable en journée pour la caserne de Bulle en cas d'incendie, d'accident ou d'inondation. "On reçoit un appel de la centrale qui nous résume ce qu'il se passe. Et nous, on doit répondre, soit par 1 si on vient, soit par 2 si on refuse, soit par 3 pour répéter", explique-t-il.
Un pompier doit pouvoir se rendre à la caserne en 15 minutes en cas de situation urgente, comme les feux ou les désincarcérations. Florent Monnairon adapte ses disponibilités selon son emploi du temps. Le Fribourgeois est sur le terrain la moitié de son temps de travail, et ne peut alors pas toujours se libérer. C'est lorsqu'il est dans les bureaux, l'autre moitié du temps, qu'il peut se permettre de partir.
Gruyères Énergie fait partie des entreprises du canton avec le label "Employeur Partenaire" qui s'engage à libérer les employés pompiers. Pour Andréa Oehler, directrice du Capital Humain, être pompier apporte des qualités utiles à l'entreprise. "C'est l'occasion d'acquérir certaines compétences, telles que la gestion du stress, l'esprit d'équipe ou le leadership notamment", développe-t-elle.
Situation parfois tendue
Le Secours Sud Fribourgeois qui rassemble les pompiers de la Gruyère, de la Glâne et de la Veveyse, a un tiers de ses 900 pompiers mobilisables la journée. Une situation correcte, mais qui se complexifie à certaines périodes.
"Il peut arriver en période de vacances, principalement durant les vacances d'été, de Noël ou de Pâques, que les effectifs soient plus tendus parce que les gens partent en vacances", explique Laurent Surchat, commandant du bataillon sud. "Mais là, on a de toute façon les effectifs nécessaires par le biais des voisins. Si on prend un incendie qui part sur la commune de Châtel-Saint-Denis par exemple, il y a deux corps à proximité: les compagnies de Grattavache et de Grange. Elles viennent en renfort si l'effectif ou les moyens venaient à être tendus pour le premier départ."
Une convention lie les cantons de Vaud et de Fribourg pour s'entraider en cas de difficulté. Elle permet à des pompiers vaudois de venir soutenir les Fribourgeois en cas d'urgence et inversement.