"Les employeurs se montrent moins conciliants qu'avant"
Les pompiers doivent être mobilisables durant les heures de travail. Ce qui peut refroidir les employeurs. Un label veut favoriser le lien.

Face à l'érosion des effectifs de sapeurs-pompiers volontaires dans les casernes ces vingt dernières années, la profession lance un nouveau label en Suisse romande. Appelé "Employeur partenaire", il vise à certifier et valoriser l'engagement des employeurs en faveur des pompiers volontaires. Il s'agit aussi de formaliser les droits et devoirs respectifs au sein des entreprises.
"Il y a une vingtaine d'années, quand un pompier devait quitter son travail pour une intervention, on trouvait facilement des arrangements avec les employeurs. Aujourd'hui, si un employé est absent, c'est plus problématique", explique Nicolas Corpataux, commandant des pompiers de Villars-sur-Glâne.
"C'est la première fois que l'on met autant nos forces ensemble en Suisse romande pour convaincre les employeurs à participer à l'effort collectif et à un acte de civisme", Rafael Stuker, responsable de la communication de l'Etablissement d'assurance contre l'incendie et les éléments (ECA-Vaud).
En Suisse, le service de protection contre les incendies repose essentiellement sur le volontariat: 98% des pompiers sont volontaires et s'engagent pour la protection de la population sur leur temps libre (vacances, week-ends, soirées), mais aussi durant leurs heures de travail. Le pourcentage est pratiquement le même en Romandie.
Une fausse idée
L'idée du label, c'est aussi de lutter contre cette "fausse idée" qu'un employé sapeur-pompier est constamment mobilisé sur le terrain. "Dans le canton de Neuchâtel par exemple, on compte six interventions en moyenne par jour. Ce qui équivaut à maximum une ou deux interventions pour un sapeur-pompier volontaire", relève-t-il. Il y a aussi toujours la possibilité pour l'employé de dire qu'il n'est pas disponible s'il est occupé en séance ou à une tâche primordiale.
Dans le canton de Vaud par exemple, une trentaine d'entreprises ont montré un intérêt pour ce label. Des petites et moyennes entreprises mais aussi des plus grandes et même quelques multinationales, selon le porte-parole de l'ECA-Vaud. La distinction sera décernée aux entreprises qui signent la "Charte Employeur". Secteurs privé et public sont tout autant ciblés.
En la signant, l'employeur s'engage à libérer le sapeur-pompier de ses obligations professionnelles en cas d'urgence ou d'exercice. De son côté, l'employé s'engage à informer son employeur de sa fonction bénévole au moment de l'embauche ou avant le début de la formation et à adapter son calendrier d'exercices et de gardes à ses impératifs professionnels.