Passerelle universitaire: un taux de réussite trop bas?
Deux députés s'inquiètent du faible taux de réussite de la passerelle permettant d'accéder à l'université avec une maturité professionnelle.
En 2023, seules 37 personnes sur les 83 qui suivaient la passerelle ont réussi la formation, soit un taux de réussite d'un peu moins de 45 %. Une situation qui préoccupe les députés Grégoire Kubski (PS) et Gabriel Kolly (UDC).
Cette passerelle permet aux personnes munies d'une maturité professionnelle ou spécialisée de rejoindre les hautes écoles universitaires. Dans le canton de Fribourg, elle se présente sous la forme d'une formation d'une année, dispensée au Collège Saint-Michel.
Dans une réponse aux députés, le Conseil d'Etat assure que le nombre d'échecs en 2023 est une exception: sur les cinq dernières années, le taux de réussite moyen est de 60,7 %, proche de la moyenne d'autres cantons comme Vaud, mais effectivement plus faible que le taux de réussite à la fin de la formation gymnasiale.
Mal orientés
Comment expliquer cette différence? Les gymnasiens doivent remplir des conditions d'admission plus strictes, comme le passage en classe prégymnasiale au CO, et une sélection se fait sur les quatre années de collège.
Les enseignants de Saint-Michel remarquent aussi que de nombreux élèves de la passerelle sont mal orientés et informés, note encore le Conseil d'Etat. Certains suivent cette formation "comme une année de transition suite au refus d'admission dans une haute école spécialisée".
Quant au nombre d'échecs particulièrement élevé de l'année dernière, les enseignants du Collège Saint-Michel expliquent unanimement que cette volée manquait "de compétences, de motivation et d'attitude de travail".
Un paquet de mesures
En réaction, les autorités ont tout de même décidé de prendre plusieurs mesures. Elles ont instauré, en début d'année scolaire, une séance de sensibilisation et d'information sur le rythme de travail et les exigences de la passerelle.
Une salle de travail spécialement dédiée aux élèves est aussi mise à disposition les après-midis sans cours et quelques samedis. La session d'examen sera, elle, revue pour laisser plus de temps entre les épreuves. Enfin, le Conseil d'Etat indique qu'un test d'entrée est à l'étude, non pas pour limiter l'admission, mais pour informer les enseignants sur le niveau des élèves.
