Rave illégale: payer pour ce qu'il a fait, mais pas plus

L'organisateur de la goa du Nouvel-An 2023 à Semsales admet son illégalité, mais refuse sa condamnation à plusieurs milliers de francs.

La goa "The Swiss Armageddon" a rassemblé entre 700 et 800 personnes sur la plaine de la Grande Cithard. (Image prétexte) © police cantonale

Les habitants des alentours s'en souviennent encore, tout comme les champs avoisinant la plaine de la Grande Cithard sur les hauts de Semsales. La nuit du Nouvel-An 2023, entre 700 et 800 personnes avaient déferlé sur le site, transformé pour l'occasion en festival à ciel ouvert. Des sonos diffusant de la musique à plein tube, des tables de mixage, et des DJ se relayant pour assurer le son jusqu'au bout de la nuit… La rave, baptisée "The Swiss Armageddon", se déroulait de manière totalement illégale sur le paisible pâturage gruérien.

Un an plus tard, on retrouve devant la juge de police du Tribunal de Gruyère le principal organisateur de cette méga fiesta, un Broyard âgé de 30 ans. Deux Vaudois dans la vingtaine sont aussi là. Ils ont participé à la mise en place de cette manifestation, l'un en amenant un camion, l'autre une génératrice.

Tous trois contestent les peines prononcées contre eux par ordonnance l'an dernier : 6'500 francs de frais de justice et 90 jours-amende avec sursis pendant 5 ans pour le principal organisateur. Et 500 francs pour chacun des deux autres.

Je ne paierai que pour ce que j'ai fait

"Je ne paierai que pour ce que j'ai fait." Voilà la ligne de défense du trentenaire, à qui l'on reproche notamment d'avoir provoqué des dégâts dans les champs voisins de la plaine. Cent cinquante voitures qui se parquent et se croisent, ça laisse des traces, comme l'explique l'exploitant de ces terres appartenant à la commune de Bulle.

Le Broyard reconnaît le caractère illégal de la fête. Mais il affirme avoir tout fait pour laisser les lieux tels qu'il les avait trouvés. D'ailleurs, il refuse de payer pour les heures de nettoyage des employés communaux. La Grande Cithard se trouve en zone protégée, mais il l'ignorait. On l'accuse aussi d'avoir perturbé la faune locale, mais il rétorque que le bûcheronnage fait aussi beaucoup de bruit.

Au final, le Broyard dit avoir compris la leçon. Il demande son acquittement, tout comme ses deux comparses qui affirment ne pas avoir eu connaissance de l'illégalité de la fête avant d'arriver sur place. Ils ont voulu rendre service, répètent-ils à plusieurs reprises. "J'ai été berné," conclut encore l'un d'eux.

La juge de police rendra son verdict dans une dizaine de jours.

RadioFr. - Sarah Camporini
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