Un cours d'eau est pollué chaque semaine dans le canton
Le Service de l'environnement doit régulièrement intervenir pour des contaminations accidentelles dans nos rivières. Explications.
Petit-lait, lisier, hydrocarbures, produits chimiques… Le canton a constaté cette année 36 incidents de pollutions de nos cours d'eau. Le Service de l'environnement (SEn) a dû intervenir 22 fois.
Les causes de ces pollutions sont nombreuses selon Eric Mennel, chef de service pour la section protection des eaux au SEn. "Ce sont les incendies, les accidents, les pollutions liées aux chantiers ou encore les déversements accidentels de lisier. Actuellement, la situation est stable par rapport aux années précédentes."
Chaque année, c'est donc une centaine d'incidents qui touchent nos rivières et nos lacs, dont généralement la moitié nécessite une intervention du SEn. Une vaste majorité des cas est accidentelle, ce qui rend la prévention compliquée, regrette Eric Mennel. "Depuis trois ans, nous communiquons à chaque intervention de la police pour sensibiliser face aux négligences. Mais, par rapport aux accidents, on ne peut malheureusement pas faire grand-chose."
La population en priorité
Dans la plupart des cas, les pollutions sont sans danger pour la population. "Evaluer les risques pour les Fribourgeois est la priorité des services d'intervention, souligne Eric Mennel. Cela peut arriver lors de pollution à proximité d'un captage d'eau potable. Dans ces cas-là, on court-circuite immédiatement le captage, qui ne sera ouvert que lorsque les analyses montrent qu'il n'y a plus de risque."
Eric Mennel précise qu'il n'y a pas eu de pollution de cours d'eau avec un risque pour la population cette année. Mais qu'en est-il de l'impact sur la faune et la flore? Lors des interventions, des analyses biologiques et chimiques sont réalisées pour comprendre quel type de polluant s'est déversé, en quelle quantité et quels sont les effets sur les microorganismes et l'environnement.
Aider l'environnement
"Il faut savoir que chaque cours d'eau a une capacité naturelle d'autoépuration, rappelle Eric Mennel. La nature a la possibilité de lutter d'elle-même contre les petites pollutions. En général, nous prenons des mesures lorsque les incidents sont plus importants." Cela peut aller du nettoyage du cours d'eau, au fauchage de la végétation, voire encore au dégrappage de certaines parties de terre. Dans les cas de pollution aux hydrocarbures, par exemple, le service d'intervention va poser un barrage sur le cours d'eau afin de retenir le polluant.
Ces mesures aident l'environnement à retrouver son état naturel, mais ne peuvent pas empêcher d'importants dégâts lors de pollutions majeures, comme cela a récemment été le cas dans la Sionge, avec la mort de plus d'un millier de poissons. La source de cet incident n'est d'ailleurs pas connue pour l'instant. "Nous mettons les moyens techniques en place pour sensibiliser et lutter contre ces pollutions. On espère évidemment qu'elles vont diminuer", conclut Eric Mennel.
