Pourquoi dort-on mal dans un lieu inconnu?

Des chercheurs de l'Unifr étudient le "first night effect", trouble du sommeil ponctuel, pour comprendre s'il est lié à l'environnement ou à d'autres facteurs.

Le sommeil est parfois perturbé lors d'une première nuit dans un lieu inconnu. © envato

Des scientifiques fribourgeois se sont penchés sur la question de savoir pourquoi l'on a souvent du mal à dormir la première nuit dans un lieu inconnu. Une vigilance accrue semble être en cause, mais les aspects individuels et environnementaux ont également une influence.

De nombreuses personnes ont du mal à bien dormir la première nuit hors de chez elles, un phénomène appelé "first night effect" (FNE). Dans cette étude, le professeur Björn Rasch et son équipe de l’Université de Fribourg ont examiné ce qui se produit lorsque l'on revient au même endroit une semaine plus tard.

Activité cérébrale scrutée

Le travail a comporté deux études distinctes avec de jeunes adultes en bonne santé. Dans la première, 45 personnes ont dormi au laboratoire du sommeil de l’Unifr pendant deux nuits séparées d’une semaine. Dans la seconde, 30 personnes ont passé deux nuits au laboratoire (avec une semaine d’intervalle entre les deux), puis deux nuits chez elles (de nouveau avec une semaine d’intervalle entre les deux).

L’équipe a utilisé un électroencéphalogramme mobile pour surveiller l’activité cérébrale et a demandé aux participants de remplir chaque matin un questionnaire sur la qualité de leur sommeil. Les résultats révèlent que le FNE se produit aussi lorsque les nuits ne sont pas consécutives, a indiqué jeudi l'Unifr dans un communiqué.

Ainsi, les participants dormaient globalement moins bien la première nuit, que ce soit à leur domicile ou au laboratoire. Une semaine plus tard, la qualité du sommeil s’était améliorée, mais elle était généralement meilleure à la maison qu’au laboratoire.

Traits individuels

Une nouvelle théorie affirme qu'un hémisphère du cerveau dort moins profondément que l'autre pendant la première nuit, afin de rester plus vigilant face aux dangers potentiels.

Néanmoins, cette étude a montré que des schémas de sommeil asymétriques se répètent toutes les nuits, pas seulement au moment du FNE, et qu’ils ne sont pas affectés par la dimension familière de l’environnement. Cette observation suggère par conséquent que le sommeil fragmenté pourrait davantage être dû à des traits individuels.

L’équipe de recherche en a conclu que la qualité du sommeil pouvait être entravée aussi bien par un environnement inconnu (comme une nouvelle chambre, un autre lit, des bruits inhabituels) que par la situation (le branchement à un appareil d’enregistrement, par exemple). C’est pourquoi

ATS
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