Un photographe accusé d'abus sexuels à nouveau jugé

Un résident du canton de Fribourg, qui avait été condamné pour avoir abusé de onze femmes lors de shooting, repasse devant la justice.

L'homme avait d'abord été condamné à 11 ans de prison, avant d'être acquitté. L'affaire a ensuite été renvoyée devant la justice fribourgeoise. © Envato

Les juges cantonaux se sont penchés à nouveau sur le cas du photographe, accusé d'avoir abusé de onze femmes lors de shootings sexy. En 2021, ce dernier avait écopé d'une lourde peine de 11 ans de prison puis a été blanchi. La plus haute cour a ensuite été saisie et elle a décidé de renvoyer l'affaire devant la justice fribourgeoise. Le procès débutait ce lundi et RadioFr y était.

D'un côté, le prévenu de 48 ans, propre sur lui, petite chemise costard et chaussure en daim. Il a l'air sérieux. "J'ai eu des rapports sexuels avec des femmes consentantes. Elles avaient le choix. Je ne les ai ni menacées, ni forcées à se déshabiller, ni à se masturber devant l'objectif. On était dans un partage", se justifie le prévenu. D'après le témoignage d'une victime qui a croisé la route du photographe en 2011, des doutes sont apparus dès le début de l'expérience.

De l'autre, on a quelqu'un décrit comme un dangereux prédateur, manipulateur, obsédé sexuel qui a inventé une méthode systématique pour faire tomber ces jeunes femmes de 17 à 24 ans dans son piège. Selon la partie plaignante, il les met en confiance en usant de flatteries, puis les convainc de poser en lingerie, puis nues. Il les invite finalement à se toucher et même plus si affinités. À ce stade, aucune ne crie, ne s'enfuit ou ne se débat. Mais les avocates des plaignantes soulignent leur état de soumission. Elles mentionnent que l'homme, qui a le double de leur âge, exerce un pouvoir sur leurs clientes. Il était le seul qui voulait du sexe, alors que les victimes ne voulaient que de belles photos.

Y a t-il eu contrainte? Dans tous les cas, les victimes se sont dites salies et honteuses. Aujourd'hui, certaines font des insomnies, se soignent aux anxiolytiques et ont des tendances dépressives, voire suicidaires. Toutes réclament justice. Alors Casanova ou prédateur, les juges cantonaux devront trancher. Le procès continuera jusqu'à mercredi.

RadioFr. - Karin Baumgartner
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