Procès terminé pour le photographe accusé d'abus sexuels

Le deuxième et ultime jour de procès s'est déroulé ce mardi à Granges-Paccot. Retour sur ces quarante-huit heures de débat.

Pour accueillir les six avocats de la partie plaignante, le procès a quitté la salle des Arsenaux pour Granges-Paccot. © Keystone

Le procès du Fribourgeois accusé d'abus sexuels sur onze femmes lors de shootings photo prenait fin ce mardi. Au cours de ces deux jours, les plaidoiries se sont enchainées face à un prévenu passif. 

Pour la défense, il faut être "fou à lier" pour ne pas voir l'innocence de son client. Une pique que n'apprécie que moyennement le Ministère public. Pendant leurs cinq heures de plaidoirie, les avocats insistent sur le fait que les femmes étaient souriantes sur les photos prises et ne semblent absolument pas stressées.

De plus, selon eux, les milliers de clichés de poses suggestives soulignent le fait qu'aucune n'était tétanisée, comme l'a fait comprendre la partie plaignante. Enfin, le photographe ne pensait pas violer ses clientes, sinon pourquoi les aurait-il filmées, même à leur insu, et pourquoi aurait-il gardé les films en sachant que c'est un crime? Finalement, l'une des avocates a accusé le Tribunal fédéral de se plier à la vague MeToo et de partir du principe que peu importe les faits ou les preuves, le photographe était de toute façon coupable.

Un plan bien rodé

Pour le Ministère public et les parties plaignantes, les arguments ne tiennent pas. L'affaire ne surfe pas sur la vague MeToo, comme l'a sous-entendu la défense, d'autant que cette affaire date d'avant la création du mouvement. Le cas est concret et grave. Le prévenu avait un plan bien soigné qu'il mettait en place à chaque fois, jusqu'à exercer une emprise sur les modèles, créant, entre autres, un stress post-traumatique à ces dernières.

Les juges cantonaux devront se positionner sur la question une nouvelle fois. Ils devraient rendre leur décision d'ici quelques semaines.

RadioFr. - Hugo Savary / Adaptation web: Théo Charrière
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