La HES-SO réimagine les transports de demain
La HES-SO a développé deux véhicules expérimentaux, dont les technologies pourraient être utiles aux différents acteurs du transport en Suisse.
Saturation des réseaux, pression foncière, coûts élevés et exigences croissantes en matière de durabilité... Les infrastructures de transport en Suisse font face à toujours plus de défis, explique ce mardi la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO). Elle a dévoilé lors d’une conférence de presse deux prototypes, qui ont pour but d’être une alternative à la fois aux systèmes existants et aux projets de transport à très grande vitesse.
Le premier véhicule expérimental, appelé Ohwaboo, fonctionne par lévitation magnétique. Il fait 2,7 mètres de long pour 1,5 mètre de large, et grâce à un système de propulsion développé par la HES-SO, il est capable d’atteindre la vitesse de 130km/h en seulement une seconde.
Voir la propulsion d'Ohwaboo en action:
Le deuxième, MoLinHo, de 1,60 mètre de long et de large, a lui été conçu pour transporter une charge utile de 100kg. Il est propulsé via un moteur linéaire homopolaire, couplé à un système de sustentation hybride, "dont le développement constitue une première en Suisse", souligne la HES-SO dans un communiqué. Ce "démonstrateur technologique" ouvre la voie à diverses applications, notamment dans le domaine ferroviaire.
Spécifique aux besoins suisses
Ces deux prototypes ont été réalisés dans le cadre du projet GRIPIT, acronyme de Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Projet Innovant de Transport, qui réunit les Hautes écoles de Fribourg, Genève, Valais et Vaud. Le projet a été financé à hauteur de 1,5 million de francs sur trois ans. "Ce que nous proposons n’est pas une utopie technique, mais une vision réaliste, testée et alignée avec les besoins spécifiques de la Suisse", relèvent les professeurs du groupe de recherche.
À l’internationale, la recherche pour des transports dans des tunnels sous-vide, comme le système Hyperloop par exemple, est toujours plus populaire. Mais ces projets qui visent des vitesses extrêmes "peinent à répondre aux réalités et aux besoins spécifiques du territoire helvétique", écrit la HES-SO. "Nous ne croyons pas à une solution importée", explique Olivier Naef, responsable du domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO.
Prochaines étapes
Pour la HES-SO, la prochaine étape sera de présenter les résultats du projet GRIPIT aux différents acteurs du transport en Suisse. L’objectif est désormais d'"explorer comment cette approche innovante peut contribuer à repenser nos systèmes de mobilité", explique le communiqué. Les prototypes devront être testés et "enrichis" sur le terrain, afin “d’apporter une valeur ajoutée concrète à nos futurs réseaux de transport”, conclut la HES-SO.