Une campagne pour éviter le pétage de plombs
La Protection de l'enfance Suisse attire l'attention sur les alternatives à la violence dans l'éducation, désormais inscrite dans la loi.

Protection de l’enfance Suisse lance aujourd'hui la phase finale de sa campagne de prévention intitulée "Il y a toujours une alternative à la violence". Depuis 2018, cette initiative nationale vise à sensibiliser la population à l’importance d’une éducation sans violence et aux conséquences durables des gestes ou paroles blessants envers les enfants.
La huitième et dernière phase met l’accent sur des gestes simples et concrets pour désamorcer les tensions familiales avant qu’elles ne dégénèrent. Colère, stress, surcharge: autant de situations que connaissent les parents au quotidien. Mais face à l’escalade émotionnelle, la violence ne doit jamais être une option, insiste cette campagne.
Un enfant sur deux est concerné
La violence demeure omniprésente dans les familles suisses, selon une enquête de l'Université de Fribourg: près d’un enfant sur deux en Suisse est confronté à la violence physique ou psychologique dans son éducation. Environ 7 % subissent régulièrement des punitions corporelles, et près d’un sur cinq est exposé à des violences verbales répétées.
La violence psychologique est encore plus répandue: 21% des parents reconnaissent utiliser régulièrement des formes de maltraitance verbale, des menaces ou de l'humiliation.
5 conseils clés
Pour briser ce cycle, la campagne propose cinq conseils clés: s’accorder un moment seul, compter jusqu’à dix, sortir prendre l’air, communiquer calmement, et pratiquer une activité physique pour évacuer le stress.
Depuis huit ans, la campagne a touché un large public en adoptant différents points de vue — ceux des enfants, des parents, des grands-parents, ou encore de la peluche Emmo , devenue le symbole des émotions enfantines.
Dans le Code civil
La campagne est marquée cette année par l’inscription dans la loi de l’éducation sans violence. Bien que les châtiments corporels soient déjà interdits au pénal, l'inscription dans le Code civil a une fonction préventive et symbolique pour la protection de l'enfance en Suisse.
Tandis que l'association Suisse poursuit son action depuis 40 ans, la Confédération et les cantons continuent d'offrir des outils concrets contre la violence dans le foyer.