"C'est phénoménal de voir que des gens peuvent remarcher"

Des équipes lausannoises ont franchi une nouvelle étape grâce à une technologie améliorée. Le regard du Fribourgeois Sebastian Tobler.

Sebastian Tobler a pu remarcher une première fois 4 ans après son accident, grâce à un système qui lui envoie des stimulations électriques. © GBY SA

C’est le grand rêve de la science: refaire marcher des personnes paraplégiques. Grégoire Courtine à l'EPFL et Jocelyne Bloch au CHUV de Lausanne, ont franchi une nouvelle étape majeure. Ils ont présenté en début de semaine de nouveaux résultats encourageants dans la revue Nature Medicine. Ces nouveaux résultats sont repris en boucle ce mardi par des médias du monde entier et suscitent beaucoup d'espoir.

Grâce au développement d'implants optimisés pour stimuler la région de la moelle épinière qui contrôle les muscles du tronc et des jambes et d’un nouveau logiciel intégrant de l’intelligence artificielle, trois patients ayant souffert d’une lésion complète de la moelle épinière sont à présent capables de marcher en dehors du laboratoire, ont indiqué lundi les deux institutions lausannoises.

Un Fribourgeois a pris part à cette étude

Partiellement paraplégique depuis bientôt 10 ans, le Fribourgeois Sebastian Tobler participe lui aussi depuis 2017 à ce programme de recherche -  appelé Stimo - mené au CHUV à Lausanne. Il a également pu remarcher une première fois, en 2017, 4 ans après son accident, grâce à un système sans fil qui lui envoie des stimulations électriques. "La première fois que j'ai pu faire quelques pas sans avoir l'aide d'une physio ou d'un déambulateur, ça a été incroyable", se rappelle Sebastian Tobler. L'ingénieur est à l'origine de la start-up Go By Yourself qui conçoit des vélos à trois roues spécialement faits sur mesures pour les personnes à mobilité réduite, ce qui lui a valu le prix à l'innovation en 2021.

"La différence avec ces nouveaux résultats, c'est qu'une des personnes qui remarchent le fait alors qu'elle n'a vraiment aucune fonction dans ses jambes. Elle ne ressent rien et utilise un système de stimulation qui lui permet de faire un pas devant l'autre", explique Sebastian Tobler. "De mon côté, ce qui m'intéresse c'est d'utiliser cette technique de la stimulation pour l'amener à l'extérieur et permettre aux personnes par exemple de faire du vélo." Sebastian Tobler planche également sur d'autres projets en ce moment. "L'idée est pouvoir marcher seul à l'extérieur libre, pouvoir partir et rentrer quand je veux", résume-t-il.

Pour permettre à des patients complètement paralysés de nager, marcher ou pédaler à nouveau, les scientifiques lausannois espèrent maintenant pouvoir entamer des études cliniques pour que leur nouvel implant soit accessible d'ici deux ans à toutes les personnes paraplégiques.

RadioFr. - Mehdi Piccand / ATS
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