Fri-Son essaiera les "capotes à verre"
Alors que deux salles de concerts fribourgeoises attendent une livraison de capuchons anti-GHB, le canton se penche sur la prévention.

Les cas d'intoxication au GHB ont fait réagir les autorités lausannoises. La Ville vient de subventionner l'achat de 4000 exemplaires de capotes à verre, révélait vendredi le journal 24 Heures. L'objet, un capuchon extensible en silicone, doit permettre à la clientèle des bars et discothèques d'éviter de se faire droguer à son insu.
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Dans les deux plus grandes villes de notre canton, Fribourg et Bulle, le dispositif aussi appelé "Drink Watch" n'est pour le moment pas en discussion. L’Etat de Fribourg n'a pas non plus de prévention spécifique pour lutter contre la drogue du violeur. La Direction de la santé et des affaires sociales est par contre en contact avec la police. "Des discussions sont en cours pour voir ce qui pourrait être fait en termes de prévention et de prise en charge", explique Claudia Lauper, secrétaire générale de la direction de la santé et des affaires sociales. Les autorités sont aussi en contact avec les bars et les établissements de nuit pour définir une possible prévention.
Ruptures de stock
L'automne dernier, Fri-Son et le Nouveau Monde confirmaient deux cas d'intoxication au GHB. Fri-Son a depuis commandé plus d'une centaine de "capotes à verre", que la salle de concerts fribourgeoise attend...depuis quatre mois. "L'entreprise française qui doit nous fournir est en rupture de stock", explique sa secrétaire générale Léa Romanens.
L'établissement doit partager cette commande avec le Nouveau Monde. "On veut voir comment réagit notre clientèle, voir s'il y a un intérêt", précise encore Léa Romanens. "Ces "Drink Watch" ne sont qu'une partie de la solution au problème."
Mettre la responsabilité sur les victimes?
La mesure ne convainc pas les milieux féministes. L'association de lutte contre le harcèlement de rue Mille Sept Sans a réalisé un sondage auprès de sa communauté sur les réseaux sociaux. Dans leurs réponses, certains internautes ont salué l'action, d'autres craignent que l'outil de prévention envoie un message de culpabilité aux femmes.
"C'est un peu prendre le problème par le mauvais bout", déplore Loraine Coquoz, responsable communication pour l'association Mille Sept Sans. "Pour nous, il s'agit d'une solution parmi tant d'autres. On déplore, avec cette approche, la responsabilité qui repose sur les potentielles victimes. La charge mentale se retrouve encore une fois sur les victimes, les femmes, qui doivent déjà faire attention à beaucoup de choses. On préférerait une solution qui s'adresse directement aux agresseurs."