Le bénéfice de Groupe E en recul à 38,5 millions de francs

Le chiffre d'affaires de l'énergéticien, actif dans les cantons de Fribourg et Neuchâtel, a lui augmenté de 18% à 923 millions.

Dans le contexte chahuté de la crise énergétique, le Groupe E estime rester exposé à de possibles impacts significatifs sur ses résultats 2023 (archives). © KEYSTONE/THOMAS DELLEY

Au terme d'un exercice marqué par la crise énergétique, le bond du chiffre d'affaires ne s'est toutefois pas concrétisé dans les résultats en raison du manque de production hydraulique conjugué à la hausse des prix de l'électricité. Celle-ci a amputé de moitié la performance opérationnelle, avec un résultat EBIT de 20 millions.

Les recettes annuelles ont été portées notamment par "l'engouement pour les nouvelles énergies renouvelables et la hausse des prix d'électricité et de gaz", a indiqué le Groupe E vendredi devant la presse à Broc.

Surcoût

En raison de la sécheresse historique qui a marqué l'année sous revue, l'énergéticien fribourgeois s'est vu contraint d'acheter de l'électricité sur les marchés, alors que les prix atteignaient des montants jusqu'ici jamais atteints. Ce qui a impliqué un surcoût de 62 millions de francs. Des achats d'énergie étrangère qui vont forcément se faire ressentir dans la facture des clients de Groupe E selon son directeur financier Willy Zeller :

Grâce à la quote-part à la performance des sociétés associées, en particulier EOS Holding, qui s'est traduite par un apport de 15,6 millions de francs contre un débours de 14,2 millions en 2021, le bénéfice net ne s'est contracté que 7,8% à 38,5 millions.

La direction se targue de poursuivre ses ambitions en matière de transition énergétique, malgré un environnement de marché difficile. Le Groupe E avait conclu en septembre un emprunt obligataire de 220 millions pour soutenir ses investissements dans la chaleur à distance, l'hydraulique et le solaire.

Manque de visibilité

Au chapitre des perspectives, l'entreprise de Granges-Paccot évoque le manque de visibilité inédit de la branche énergétique, en raison notamment du risque de pénurie d'électricité susceptible d'affecter significativement ses résultats, alors que "les leviers d'action sont limités".

Pour réduire sa dépendance envers des fournisseurs étrangers, le Groupe E mise sur le développement de la production locale, comme les chauffages à distance de Fribourg et de l'Entre-deux-Lacs (NE), censés décarbonner la consommation de chaleur. A Fribourg, c'est un projet de turbines dans le Lac de Morat qui est à l'étude indique le directeur général de Groupe E Jacques Mauron :

D'autres projets sont en cours dans le domaine de l'hydraulique, du photovoltaïque et de l'éolien, dans le canton de Neuchâtel et dans le Haut-Valais. "Dans ce contexte chahuté, le groupe reste donc exposé à de possibles impacts significatifs sur ses résultats 2023", a conclu l'entreprise.

ATS
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