Téléphone portable au CO: quelles sont les règles du jeu?

Les cycles jonglent entre interdiction et tolérance des smartphones. Quelles règles s'appliquent et quelles sont les exceptions?

Les règles sur l'utilisation des smartphones dans les cycles fribourgeois n'ont pas beaucoup évolué ces dernières années (image prétexte). © Envato

Il y a un peu plus d'une semaine, les élèves des cycles fribourgeois reprenaient les cours. Et pour la plupart d'entre eux, cela signifie que le téléphone portable se retrouve sous silencieux, au fond du sac. Les règles sur l'utilisation des smartphones dans les cycles d'orientation du canton sont en effet claires, et souvent strictes.

Il n'existe pas de directives cantonales, mais bien une interdiction générale, dictée par la loi scolaire. L'utilisation d'appareils électroniques est interdite durant le temps scolaire, sauf autorisation de l'enseignant ou de l'établissement. Ceux-ci ont par ailleurs le droit de confisquer le matériel en cas d'infraction.

Cette loi laisse quand même de la marge de manœuvre aux établissements. "À l'intérieur de ce cadre légal, les écoles ont la possibilité d'interdire l'usage du téléphone portable durant tout le temps scolaire ou de l'autoriser pendant les pauses", développe Marianne Meyer Genilloud, secrétaire générale adjointe de la Direction de la formation et des affaires culturelles.

Différentes règles pour différents CO

Au cycle d'orientation du Gibloux, par exemple, les téléphones portables sont justement interdits durant les pauses et les intercours. "Nous avons mis ces règles en place en espérant limiter les problèmes inhérents à un usage malintentionné du téléphone portable, comme la diffusion de photos, de vidéos ou de messages", justifie Pierre Kolly, le directeur. "Nous espérons ainsi favoriser une communication directe entre camarades durant les pauses et les intercours."

De son côté, le règlement du CO de la Glâne n'interdit pas l'utilisation des smartphones en dehors des heures de cours. "Nous sensibilisons régulièrement nos élèves à une utilisation raisonnée et réduite sur le moment des pauses, des intercours et le temps de midi", précise tout de même le directeur Olivier Crausaz.

Confisquer le matériel

Si les élèves respectent généralement bien les règlements en place, nous indiquent les directeurs, la confiscation est généralement l'approche la plus commune pour punir les infractions. Avec quelques variations, comme au CO de Jolimont, par exemple. Les enseignants confisquent les téléphones et les déposent au secrétariat. Mais ce n'est pas tout : lorsque le jeune vient le chercher, "il reçoit un document avec une fiche de réflexion qu'il doit compléter et faire signer à ses parents avant de le transmettre à la direction", explique le directeur Stéphane Mettler.

Mais attention, là aussi, il existe un règlement cantonal que les écoles doivent suivre. "Concernant les possibilités de confiscation, nous avons récemment dû changer notre pratique", explique Marianne Meyer Genilloud. En effet, suite au recours d'un élève, dont le téléphone a été confisqué pendant une semaine, le Tribunal cantonal a estimé que confisquer un appareil mobile en dehors des heures de classe (soit à l'heure du déjeuner, le soir et le week-end) durant une période allant jusqu'à deux semaines ne peut pas être qualifié de raisonnable dans la société connectée d'aujourd'hui.

Un outil de travail?

Le smartphone en classe, ce n'est donc pas pour demain ? Si les règles sur leur utilisation dans les cycles fribourgeois n'ont pas beaucoup évolué ces dernières années, certains établissements restent ouverts à cette idée.

Au CO de la Glâne, la direction n'est pas contre l'idée. "Le smartphone est un outil qui fait partie de la vie des ados et qui peut servir dans le cadre des apprentissages scolaires", admet son directeur. Les enseignants peuvent par exemple laisser les élèves utiliser leur téléphone portable en classe pour un cours. Une idée appréciée par les ados. "Le fait que les téléphones fassent partie, pour certaines séquences, des moyens d'enseignement, est très souvent perçu positivement", note Olivier Crausaz.

Frapp - Mattia Pillonel
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