Vidéo: immersion dans un élevage de poules pondeuses

Dans la petite commune de Blessens, dans la Glâne, se niche une exploitation de 67 hectares dans laquelle sont élevées plus de 15'000 poules en plein air. Le maître des lieux, Joël Charrière, nous a ouvert ses portes.

Son élevage avicole naît d'une histoire de famille. Tout débute chez les parents de l'agriculteur, qui avaient développé un petit poulailler. Le réel tournant a lieu en 2010, quand la famille décide d'investir dans une structure d'une capacité de 15'800 places.

L'élevage de poules pondeuses de Joël Charrière figure parmi les plus grands du canton. Le Service de l'agriculture de Grangeneuve recense 2295 éleveurs de poules pondeuses sur le territoire. Parmi ces exploitations, seules trois comptent plus de 15'000 volailles, la plus grande ayant un effectif de 18'000 bêtes.

Pour entretenir un tel élevage, impossible de s'en sortir tout seul! Le Fribourgeois peut compter sur son apprenti, sa femme et ses enfants qui profitent des vacances d'été pour donner un coup de main à leur papa.

Activité plus rentable que le lait

Outre les cocottes, l'agriculteur élève quelques bovins d'engraissement et possède de grandes cultures de blé, colza et maïs. S'étant également attelé à la production laitière, il a préféré tourner la page pour se concentrer pleinement sur la production d’œufs, plus rentable. En plus de l'entreprise externe qui s'occupe de la commercialisation de ses œufs pour la Coop, l'agriculteur tient un petit magasin, dans lequel il vend des produits de la ferme.

Les œufs sont labellisés "plein air" ce qui ajoute des exigences à l'agriculteur fribourgeois. Sous ce label, ils se vendent à un prix plus élevé que des oeufs importés, issus de poules souvent encore élevées en batterie. Une pratique proscrite en Suisse depuis 1991. 

15'000 œufs par jour

Mais 15'000 poules... combien d'œufs ça pond par jour? Chaque animal produit environ un œuf par jour. "Les poules pondent plus quand elles sont jeunes", précise Joël Charrière, qui tient actuellement un troupeau "en fin de carrière". C'est-à-dire que ses volailles de race Lohmann sont abattues pour la consommation humaine au bout d'un an de vie.

L’acheminement des œufs vers la salle de tri est entièrement automatisé. Les poules pondent dans des pondoirs reliés à un tapis roulant qui transporte les œufs jusqu’au centre de tri. Joël Charrière explique toutefois qu’il doit ramasser chaque jour entre 50 et 500 œufs pondus en dehors des emplacements prévus. Une variation qui dépend des races de poules.

Côté alimentation, tout est également automatisé! Les silos contiennent une nourriture soigneusement dosée: un mélange d'aliments broyés, dont des...coquilles d'huîtres! "Elles adorent ça, et puis ça leur lime le bec naturellement." Sans ça, les poules risquent de se blesser à cause de leur bec trop pointu.

Quid du bien-être animal? Joël Charrière estime que les meilleures conditions sont réunies: jardins d’hiver, parcours en plein air, et petites activités de picorage permettent de les occuper. Des contrôles vétérinaires ont lieu plusieurs fois par an. 

La consommation d’œufs a connu une hausse en Suisse en 2024. En moyenne, chaque Suisse a consommé 197,7 œufs l’an dernier. La production nationale a couvert 62,5 % des besoins, le reste ayant été importé.