Les poussins mâles ne seront plus tués après la naissance

La filière avicole suisse utilisera une méthode non invasive permettant de déterminer le sexe du poussin avant l'éclosion des oeufs.

La solution trouvée permet d'éviter de tuer les poussins mâles, un sujet sensible du point de vue éthique (image d'illustration) © KEYSTONE/DPA-Zentralbild/WALTRAUD GRUBITZSCH

La filière avicole suisse a trouvé une solution pour éviter de devoir tuer les poussins mâles. Elle utilisera une méthode non invasive permettant de déterminer le sexe du poussin avant l'éclosion des oeufs.

Grâce à la détermination du sexe in-ovo au moyen d'une technologie d'imagerie spéciale, il est possible de découvrir le sexe des poussins au 11e et au 12e jours de l’incubation, a indiqué la filière vendredi. La solution trouvée avec l'ensemble des acteurs de la chaîne de création de valeur permet de faire "un énorme pas en avant" et constitue "une étape clé" sur un sujet éthiquement controversé, a-t-elle ajouté.

Dans l'agriculture conventionnelle, le passage à cette nouvelle méthode se fera en une seule étape. Les installations techniques nécessaires seront mises en service dans les deux grands couvoirs de Suisse à partir de début 2025 et monteront progressivement en puissance. D'ici fin 2025, les processus devraient être bien rodés et "fonctionner à plein régime".

La Suisse est ainsi le premier pays au monde dans lequel l'ensemble de la filière avicole a pu se mettre d’accord sur une solution indépendante et aboutie pour tout le pays. Cette solution est "adaptée sur les plans écologique, économique et éthique", ajoute le communiqué.

Avant la sensation de douleur

La méthode in-ovo permet de voir à l’intérieur de l'oeuf intact afin de déterminer le sexe de l'embryon. Le processus repose sur une technologie d'imagerie intelligente qui combine l'imagerie par résonance magnétique (IRM) accélérée et l'intelligence artificielle (IA). L'intervention a lieu les 11e et 12e jours de l’incubation, c'est-à-dire avant que l'embryon ne commence à ressentir la douleur.

Les acteurs de l’ensemble de la chaîne de valeur se sont engagés à intégrer les coûts de cette mesure dans le calcul des prix à partir du 1er janvier 2025 et à les financer par l’intermédiaire des oeufs. Le coût total de la détermination du sexe in ovo est communiqué de manière transparente et s'élèvera à 3 francs par poussin femelle (hors TVA).

Selon GalloSuisse, il faut s'attendre à ce que les oeufs commercialisés en vente directe coûtent jusqu'à 1,5 centime plus cher, selon la catégorie. En ce qui concerne la fixation du prix de vente, chacun reste "libre et indépendant", comme par le passé.

"Coqs frères"

La nouvelle méthode ne sera en revanche pas possible pour le secteur bio. Dans ce cas, souligne le communiqué, l'abandon de la mise à mort des poussins se fera progressivement par l'élevage des "coqs frères des lignées de ponte" (les poussins mâles) et par l'élevage de "poules à deux fins", qui servent à produire à la fois de la viande et des oeufs.

Actuellement, plus de la moitié des coqs frères sont déjà élevés; d'ici fin 2025, les directives bio prévoient un pourcentage de 100%, précise le texte.

Le broyage mécanique des poussins mâles est interdit en Suisse depuis le début de l'année 2020. Les producteurs peuvent en revanche utiliser le gaz pour les éliminer.

ATS
...