Noémie Kolly: "Je suis très fière de ma carrière"
En juillet dernier, Noémie Kolly rangeait ses skis des suites d'une grave blessure au genou gauche. Interview avec la Rochoise.
La Télé: Comment ça va, trois mois après avoir officialisé votre fin de carrière?
Noémie Kolly: Je vais bien, très bien. La retraite se passe très bien aussi.
Une retraite à 27 ans ça fait bizarre?
Oui, ça fait bizarre, mais on sait très bien que ça va être un jour ça. Notre carrière ne peut pas durer non plus une éternité.
Est-ce que vous avez trouvé le rythme de votre nouvelle vie?
Bien. J'ai fini ma rééducation fin juillet. Après, j'ai décidé de prendre un mois pour moi, de profiter des vacances, de voyager un petit peu. Et puis après, j'ai commencé début septembre mon nouveau travail.
Il y a eu cette fin de carrière qui a été annoncée le 25 juillet, ça a été difficile?
Ce n'est jamais facile, mais j'ai eu la chance d'avoir du temps. Je me suis blessée en décembre et puis j'ai vraiment pris le temps. Je me suis dit que j'allais faire ma rééducation à fond, que j'allais voir comment ça se passe avec ma motivation, le genou ... Et puis vers mars/avril, j'ai pris la décision d'arrêter. Ensuite, je voulais finir ma rééducation. Donc j'ai annoncé en juillet, mais je le savais déjà depuis un petit moment. C'était plus facile pour moi d'avoir ce temps-là.
Vous n'avez pas été épargnée par les blessures. Est-ce qu'au bout d'un moment vous vous êtes dit "le sort s'acharne"?
Oui et non. Comparé à d'autres athlètes, je me dis que je n'ai pas eu de chance. Et puis j'ai comparé à d'autres personnes, j'ai eu beaucoup de chance. Toutes les blessures étaient quand même différentes. Mais la dernière, oui, elle m'a fait mal.
On peut dire que c'était celle de trop?
Ouais, je pense que c'était un peu ça. Le premier genou, on accepte parce que ça fait partie du jeu. Le dos, j'ai déjà eu un peu plus de peine. C'est très important pour ma vie future. Et puis là, la troisième... Ouais... C'est vrai que j'ai eu du mal à l'accepter, parce que déjà, tout allait bien. Et puis j’ai pas trouvé la raison de ma blessure à ce moment-là. Je pense que c'est ça qui a fait que c'était difficile à accepter.
Vos blessures, c'était des longues périodes à gérer, ça aussi c'est compliqué?
Oui, c'est long. On fait ce métier parce qu'on aime skier. On n'aime pas forcément être dans une salle pour faire de la condition physique, être enfermée tout le temps. Donc ça, c'était difficile.
Vous adoriez faire des puzzle, mais là, vous en avez eu marre!
C'est juste. Beaucoup m'ont offert aussi des LEGO, j'adore ça. Mais c'est vrai qu'au bout d'un moment, je préfère être sur les skis.
Il y a aussi des excellents moments dans cette carrière. Vous portez quoi comme regard sur toutes ces années de ski?
Moi, je suis très fière. Je suis très fière de ma carrière. Quand j'étais petite, je n'imaginais pas pouvoir aller en Coupe du monde, pouvoir être vice-championne du monde junior. Je pense que toutes les personnes qui m'ont suivi depuis toute petite, ils ont juste trouvé ça génial.
Le ski vous a apporté quoi?
On apprend énormément. on apprend la patience suite aux blessures. On apprend à se débrouiller seule. Je suis quand même partie de la maison à seize ans, j'ai dû aller en internat à Brig. On apprend l'autonomie, la rigueur, la persévérance. Il y a vraiment beaucoup de choses que le sport nous apporte.
Question/Réponse du tac au tac:
Quelle est la plus belle station?
Je pense que c'est Cortina avec les Dolomites.
Hormis La Berra, la plus belle piste sur laquelle vous avez skié?
En Autriche, Zauchensee.
La piste la plus horrible sur laquelle vous avez skié?
Ce n'est pas la plus horrible, mais les conditions de course ont fait que c'était horrible. C'était Lake Louise, il y a quelques années. Il neigeait avec du brouillard, ça tapait.
L'athlète la plus cool du circuit?
Malorie Blanc.
L'athlète la plus détestable du circuit?
Non quand même pas.
Votre meilleure amie sur le circuit?
Juliana Suter avant qu'elle arrête, puis après c'est devenu Malorie Blanc.
Un rituel avant de prendre le départ d'une course?
Je ferme mes chaussures toujours de la même façon: les boucles en bas à gauche, les boucles en bas à droite, les boucles en haut à gauche, les boucles en haut à droite.
Une musique pour se motiver à l'échauffement avant une course?
Pas de musique.
Est ce que vous allez participer à la Coupe fribourgeoise de ski l'hiver prochain?
C'est pas la première fois qu'on me pose cette question! Alors cette année, je ne pense pas. Peut être le parallèle, je l'ai en tête, mais pas cette année.
Est ce que vous vous réjouissez de profiter d’un après-ski?
Oui! J'en ai fait très peu dans ma carrière.



