"On marche sur la tête": les agriculteurs romands en colère
Les paysans jettent la lumière sur leur secteur en crise. Des panneaux de localité ont été retournés en signe de protestation.
Après la France et l'Allemagne, la colère des agriculteurs gagne les campagnes romandes. A Surpierre, Villarepos, Montagny-la-Ville ou encore Valbroye, des panneaux d'entrée de localité ont été retournés par des paysans, "une manière de dire qu'on se fait marcher sur la tête", explique l'un d'entre eux. Ces actions pacifiques sont mises en avant par un groupe Facebook créé mercredi, "Révolte agricole suisse".
"Le taux de suicide 40% plus élevé que dans les autres métiers, la transparence des prix, la baisse du revenu agricole, les marges excessives, le manque de main d'œuvre, l'augmentation des coûts de production qui ne sont pas répercutés sur les prix", affiche en préambule cette page, qui compte aujourd'hui plus de 3000 adhérents.
"On ne peut plus faire notre métier comme on le voudrait... c'est l'Etat qui nous dicte tout", déclare un paysan de la région. Dépendants du paiement direct de la Confédération, les agriculteurs doivent produire plus et de manière plus écologique, tout en recevant moins. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils ont vu leurs salaires baisser de 6,3%.
Si les travailleurs de la terre ne sont pas encore descendus dans les rues, les tensions grandissantes pourraient les pousser à prendre la direction de Berne sur leurs tracteurs, à l'image des blocages sur les routes françaises et allemandes.
