Betticher veut mettre fin à la dissimulation des abus
L'ex-vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui a dénoncé des cas d'abus sexuels au sein de l'Eglise catholique en Suisse, veut mettre fin à la "dissimulation délibérée". Il dit avoir informé le Vatican de tous les cas dont il avait connaissance.
Il est du devoir de l'Eglise de "tirer les conséquences et d'écarter du service de l'Eglise les auteurs d'abus", déclare Nicolas Betticher dans un entretien diffusé lundi par le média catholique kath.ch. "Les officiels ont échoué", ajoute-t-il.
L'ancien vicaire général désormais en poste à Berne reconnaît avoir fait des erreurs. "J'ai longtemps observé et vu que rien ne se passait".
Toujours en poste
Dans une lettre adressée à la fin mai au nonce apostolique en Suisse, M. Betticher accuse des membres émérites et en exercice de la Conférence des évêques suisses ainsi que d'autres membres du clergé de dissimulation d'abus sexuels. Sa missive dénonce également des abus sexuels commis par certains membres par le passé.
Après la révélation de l'affaire dimanche par le SonntagsBlick, la Conférence des évêques suisses a publié un communiqué annonçant l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les dissimulations des cas. Elle est dirigée par l'évêque de Coire, Mgr Joseph Bonnemain. Ce dernier a indiqué dans le journal alémanique que les personnes visées par les accusations continuaient d'exercer leur ministère.
Selon le SonntagsBlick, l'évêque de Sion Jean-Marie Lovey et celui de Lausanne, Genève et Fribourg Charles Morerod sont accusés de dissimulation pour ne pas être intervenu après signalement de cas d'abus. Mgr Betticher indique dans kath.ch n'avoir pas transmis sa lettre aux médias.