"Un Américain qui parle de paix en ce moment, c'est fort"

L'évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg Charles Morerod réagit à l'élection du nouveau pape Robert Francis Prevost, qui régnera sous le nom de Léon XIV.

Charles Morerod a rencontré Léon XIV par le passé. "C'est un homme simple, attentif." © KEYSTONE

C’est désormais officiel: Léon XIV devient le nouveau souverain pontife de l’Église catholique. Premier pape originaire des États-Unis, il succède à François à la tête de l’Église, devenant ainsi une figure marquante dans l’histoire du Vatican.

Son élection a suscité l’étonnement, notamment de Mgr Charles Morerod, président de la Conférence des évêques suisses. "Un Américain qui parle de la paix en ce moment, c’est fort", réagit-il, évoquant les tensions géopolitiques et les conflits actuels.


Le premier discours de Léon XIV, prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, a été perçu comme un message clair. "La paix, c’est une priorité pour lui", souligne Mgr Morerod. "Il en a parlé en premier: ça montre que c’est central dans son pontificat. Pour beaucoup, c’est un signe d’espoir."

Un profil interculturel


Né à Chicago, Robert Francis Prevost a vécu vingt ans au Pérou, où il a mené une mission pastorale. Il parle plusieurs langues, dont l’espagnol et l’italien, et incarne, selon Mgr Morerod, une figure interculturelle.

"C’est la première fois dans l’histoire qu’on a un pape issu d’un pays à majorité protestante. Je m’interroge sur l’impact en Suisse, où la communauté protestante est importante."

Mgr Morerod, qui a rencontré Léon XIV lorsque celui-ci était encore cardinal, se souvient d’un homme simple et disponible. "Il écoute, il est attentif à l’autre. C’est quelqu’un de doux."

Dans la continuité de François

Nommé par François à la tête du dicastère des évêques, un poste stratégique au Vatican, Léon XIV bénéficiait déjà de la confiance de son prédécesseur. "Sa nomination à un tel poste montre que François le considérait comme un homme de confiance", rappelle Mgr Morerod.

Quant à son orientation, il pourrait jouer un rôle de médiateur. "Il peut faire le lien entre progressistes et conservateurs. Mais j’attendrai pour voir."

Les évêques suisses saluent son élection

Dans un communiqué, la Conférence des évêques suisses estime également que le nouveau pape "devra poursuivre la singulière et difficile tâche de guider les catholiques du monde entier, vivant des réalités si différentes. Continuant dans un esprit de synodalité, il devra pouvoir compter sur l’ensemble des fidèles dans la construction de notre Eglise". Les évêques suisses lui assurent leur prière et invitent tous les fidèles à faire de même.

Frapp / RadioFr. - Alexia Nichele
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