"Il m'a demandé si j'avais vu sa grand-maman partie au ciel"
La Saint-Nicolas de Bulle souffle ses 80 bougies cette année. Un ancien évêque de Myre nous a confié quelques souvenirs.

En 1945, "une équipe de joyeux trentenaires bullois" fonde la troupe de théâtre amateur des Trétaux de Chalamala, qui sera à l'origine de la Saint-Nicolas de Bulle. 80 ans plus tard, la manifestation a mis sur pied un programme plus dense que d'habitude pour marquer le coup.
Un tout nouveau Village de la Saint-Nicolas va prendre place pour la première fois à la place du Tilleul, tandis que le traditionnel cortège défilera dimanche dès 17h30 dans la Grand-Rue. Comme toujours, Saint-Nicolas rendra aussi visite aux familles bulloises tout au long de la semaine.
Parmi ceux qui connaissent la fête mieux que personne, on retrouve Nicolas Gremaud, 82 ans. Son père, Henri Gremaud, fait partie de l'équipe à l'origine de l'évènement. "C'est toute une tradition qui est maintenant octogénaire, comme moi. J'y ai donc baigné déjà tout jeune", se souvient le Bullois. "Chaque année, il y a une saynète à la suite du loto et mon père en écrivait. Alors, il se mettait à sa machine, il avait quelques feuilles à taper, il pondait sa saynète comme ça en une journée." Henri sollicitait ensuite son fils pour les décors.
Des rencontres marquantes
Nicolas Gremaud est devenu par la suite président des Trétaux de Chalamala et il a même incarné Saint-Nicolas à plusieurs reprises. "C'est vraiment quelque chose qui marque", sourit-il en citant notamment les visites dans les familles. "Une fois, nous étions arrivés dans une famille qui n'était pas du coin. Ça avait donné une soirée extraordinaire, parce qu'ils avaient commencé à chanter et à sortir des instruments de musique", raconte-t-il.
Nicolas Gremaud a d'autres souvenirs plus émouvants. "Une fois, un enfant m'a demandé si j'avais vu sa grand-maman qui était partie au ciel. Je lui ai répondu qu'on l'avait rencontrée et qu'elle pensait beaucoup à lui. Ça l'a rassuré", sourit le retraité qui va assister cette année à la manifestation en spectateur.
Ces visites sont aussi l’occasion pour les parents de faire passer un message. "On reçoit quelques billets sur lesquels les parents ont noté quelques événements qui se sont passés, et ils ont souvent l'espoir que Saint-Nicolas va donner quelques conseils à leurs enfants."
Selon lui, cet événement a su garder ses valeurs de base. "La fête n'a pas beaucoup évolué. Mon père avait de grands principes. Il était contre la marchandisation de la Saint-Nicolas, il ne voulait pas que, pendant les tournées, la troupe aille dans les bistrots. Il tenait vraiment à une tenue absolument très bonne de la chose", se souvient-il. Henri et Nicolas peuvent être rassurés, la bonne tenue de l'évènement est assurée, notamment grâce à leurs enfants, petits-enfants, neveux et nièces.
