Les Suisses vont payer plus cher l'assurance maladie
Les citoyens vont débourser en moyenne 359,50 francs par mois en 2024 pour les primes maladie. A Fribourg, l'augmentation est de 9,6%.
L'an dernier, la hausse moyenne toute tranche d'âge confondue était de + 6,6%. Cette année, la prime moyenne des adultes augmente de 33,80 francs (8,6%) à 426,70 francs et celle des jeunes adultes, de 23,80 francs (8,6%) à 300,60 francs. La prime moyenne des enfants se voit ajouter 8 francs (7,7%) par rapport à 2023 et s'élève à 111,80 francs, indique mardi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Trois cantons enregistrent des hausses de plus de 10%, sans pour autant enregistrer les primes les plus élevées au final. Il s'agit du Tessin (+10,5%), de Zoug (+10,2%) et d'Argovie (+10,1%).
Les cantons latins connaissent parmi les hausses les plus élevées de Suisse avec plus de 9%. L'augmentation est de 9,9% dans le canton de Vaud (400,80 francs), de 9,8% à Neuchâtel (417,20 francs), de 9,6% à Fribourg (339,40 francs), et de 9,1% à Genève et dans le Jura (388,60 francs pour ce dernier). Le Valais est un peu mieux loti avec une hausse de 8,6% (334,50 francs), tout comme Berne, (+8,3%, 367 francs).
Genève : la prime la plus élevée
La palme de la prime la plus élevée revient à Genève avec 454, 40 francs, suivi de Bâle-Ville (451,10 francs) et du Tessin (430, 10 francs). Les Appenzellois de Rhodes-Intérieures sont les plus chanceux de Suisse avec une prime moyenne de 246,10 francs. Quelques cantons de Suisse centrale (NW, OW, UR, ZG) connaissent aussi des primes en dessous de 300 francs.
La forte augmentation des coûts de la santé constitue la principale raison de l’augmentation élevée des primes, explique l'OFSP. Durant le premier semestre 2023, les coûts ont augmenté de 6,4% par rapport au premier semestre 2022. Les assureurs s'attendent à une hausse des coûts de 5,3 % pour l'année en cours et à une augmentation supplémentaire de 3,4% en 2024.
La hausse des coûts est, elle, due à des facteurs multiples: le vieillissement démographique, de nouveaux médicaments et traitements ainsi qu'une augmentation des prestations de santé, par exemple les prestations ambulatoires en milieu hospitalier ou en physiothérapie, avance l'OFSP.
Prix des médicaments
L'an dernier, les médicaments représentaient 22% des coûts de l'assurance obligatoire des soins (AOS). En comparaison annuelle, les coûts liés aux médicaments grimpent toutefois plus fortement que les autres. L'augmentation la plus importante concerne les médicaments anticancéreux, les immunosuppresseurs et les antidiabétiques, qui sont à l'origine en 2023 de 50% de la hausse des coûts par personne assurée.
Les médicaments nouvellement admis et assortis à des revendications de prix très élevées, ainsi que les préparations originales, trop souvent utilisées, ont aussi une influence sur l'augmentation des coûts.
Le Conseil fédéral a transmis au Parlement deux volets de mesures visant à contenir les coûts dans le domaine de l'assurance-maladie, rappelle l'OFSP. Le Parlement discutera du deuxième volet déjà au cours de l'actuelle session parlementaire. La promotion de nouveaux modèles pour fixer le prix des médicaments constitue une question centrale.
Réduction des réserves
De forts effets de rattrapage liés à la pandémie ont entraîné des coûts plus élevés avec pour conséquence une perte liée aux activités d'assurance de 1,7 milliard de francs en 2022. A cela s'ajoutent des pertes sur placement de 1,8 milliard dues à une situation difficile sur les marchés des capitaux, ce qui correspond à un rendement de -11%. Les pertes ont été entièrement compensées par les réserves.
Début 2023, les réserves des assureurs se montaient à 8,5 milliards de francs pour l'ensemble de la branche. De manière générale, les assureurs disposent de réserves suffisantes, mais ils n'ont plus de marge de manœuvre pour atténuer davantage l'augmentation des primes.
L'OFSP n'est guère rassurant, il avance qu'en raison des progrès médico-techniques et de l'évolution démographique, les coûts de la santé continueront d'augmenter. Cette augmentation doit être limitée à un niveau médicalement justifiable, sans pour autant diminuer la qualité des soins, préconise-t-il.