A Washington, une ambassade suisse signée Sottas

L'entreprise de construction métallique bulloise a complété le projet il y a quelques mois. Son directeur revient sur cette aventure.

Les travaux de construction de l’ambassade suisse aux États-Unis ont duré 10 mois. Des éléments construits à Bulle ont été transportés sur 6500 km vers Washington. © Sottas/La Télé

L’entreprise de construction métallique fribourgeoise a entièrement produit les 72 nouveaux vitrages pivotants de l’ambassade suisse aux Etats-Unis, ainsi que ses façades et ses portes extérieures. Le chantier, complété l'an dernier, a duré 10 mois. Interview du directeur de Sottas dans l'émission "Entrepreneurs" de La Télé. 

La Télé: Comment s'est déroulée cette aventure américaine? Ça devait être quand même être un sacré défi!

Nadir Solenghi: C'était extraordinaire et quand on a décidé de se lancer, il a fallu un peu de courage, un peu d'audace. Et on était loin de penser à tous les défis qu'on allait rencontrer pour réaliser cet objet. Il faut expliquer aux dessinateurs, aux ingénieurs et aux monteurs sur place, à la fin, comment lire un plan, comment faire un plan. Tout est fait en anglais, évidemment,donc en respectant les normes et les lois des Etats-Unis.

Tout a été fabriqué à Bulle, puis envoyé aux Etats-Unis?

Oui, c'est aussi ça qui nous permet de financer ce challenge. Comme ça, on veut maîtriser de a à z toute la chaîne de valeur de fabrication, pour pouvoir être sûr de maîtriser les délais et la qualité est ce que l'on met dans un container qui doit être envoyé à l'autre bout du monde, doit absolument fonctionner avec certitude, autrement, ça ne fonctionne pas.

Vous avez donc des employés qui sont allés là-bas pour pour superviser la construction, la rénovation?

Absolument. Les spécialistes de montage se sont déplacés plusieurs fois pour superviser le montage. Mais aux Etats-Unis, c'est très compliqué d'aller travailler- et puis, pour finir, le montage a été exécuté par des entreprises locales, sous notre supervision et sous notre responsabilité. 

Au niveau des normes de sécurité, est-ce qu'on construit pareil aux USA qu'ici en Suisse?

Non, toutes les normes sont différentes. Après, on parle d'une ambassade suisse, donc on y rajoute les problèmes de confidentialité. Les plans doivent être détruits après le projet, doivent être accessibles, mais pas pour tout le monde etc.

Sottas est une entreprise familiale de plus de 450 employés, leader dans la construction métallique et les façades high-tech. Aujourd'hui, qu'est ce qu'on entend par une façade high-tech?

Une façade high-tech, c'est une façade complexe. Aujourd'hui on attend d'une facade qu'elle remplisse de plus en plus de critères: anti-feu, anti-effraction. Il faut résister aux secousses sismiques, il faut isoler l'acoustique d'un étage à l'autre, d'un bureau à l'autre. Toutes ces fonctions, surtout pour des bâtiments de plus en plus hauts et élancés, ça demande beaucoup d'ingénierie. La façade, c'est la seule chose que l'on voit dans le bâtiment, et c'est super important.

Est-ce que vous devez continuellement renouveler vos machines? 

On va peut-être avoir les éléments qui font trois mètres de large et six mètres de haut, qui pèsent jusqu'à cinq tonnes. On est loin de l'artisan qui va poser une fenêtre, qui va installer le verre par après. Il faut déjà déjà des engins au chantier pour pouvoir mettre en œuvre le produit fini. Puis, avant ça, il faut le fabriquer. Que ce soit en charpente métallique ou une façade complexe.
Une façade est composée de deux jusqu'à jusqu'à 500 pièces différentes.
C'est clair que là, on doit toujours continuer à investir dans des, dans des infrastructures modernes, pour rester compétitif aussi au niveau du prix, puisque tout le monde le sait, en Suisse la main-d'œuvre coûte cher et difficile à trouver.

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La Télé - Rédaction
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