"Aucun sujet n'est tabou en dessin"

Vous êtes lauréat du premier Swiss Cartoon Award grâce à votre dessin "L’aide humanitaire arrive gentiment à Gaza". Un dessin qui symbolise un espoir fragile au Proche-Orient...

Oui, je suis très heureux que ce dessin ait remporté un prix. Ce n'est pas un dessin drôle, on a tendance à penser qu'un dessin de presse doit être humoristique. Mais j'aime aussi y mettre de l'émotion et une certaine réflexion quand l'occasion s'y prête. Je pense que ce dessin reflète ça.

Qu'est-ce qui fait un bon dessin de presse?

La palette est immense. C'est la personne qui le voit qui jugera, mais pour moi, l'ingrédient principal est une bonne actualité. Si on a un petit décalage sur une actualité forte, ça peut donner un très bon dessin.

Qui sont vos incontournables?

Pour cette année, forcément Alain Berset! A la longue, il s'éloigne du modèle original pour devenir un personnage de BD à part entière. Sinon, il y a le loup qui est un sujet très plaisant par le dessin.

Est-ce qu'il y a des sujets que vous refusez de dessiner?

Non. Il n'y a pas de sujet tabou en dessin, du moment qu'il fait l'actualité, aussi triste qu'il soit. Ce qui est important, c'est la manière de traiter le sujet. Par exemple, les abus sexuels dans l'Eglise sont une actualité importante à traiter.

C'est quoi une journée type pour vous?

Mon premier job, c'est regarder ce que réalisent les autres dessinateurs. J'aime voir ce qui se fait ici ou à l'international. Je fais aussi une revue de presse de l'actualité, des sujets du moment. J'aime bien panacher mes sujets sur une semaine: avoir du national, du Gottéron etc. pour proposer une actualité différente de jour en jour.

Ecouter l'interview complet:

Le jury a fait son choix parmi 250 dessins et caricatures, qui peuvent être admirés jusqu'au 25 février 2024 dans le cadre de Gezeichnet, l’exposition des meilleurs dessins de presse suisses de l’année au Musée de la communication à Berne.