Un local d'injection ouvrira cet été à Fribourg
Géré par Le Tremplin, un premier espace de consommation sécurisé de drogues ouvrira bientôt ses portes. Environ 70 personnes pourraient l'utiliser.
Le projet destiné aux personnes toxicodépendantes se concrétise dans le canton de Fribourg. Dès le 19 août, elles pourront consommer des drogues dans une structure sécurisée à la route des Arsenaux 16, au sein des futurs locaux temporaires de la fondation Le Tremplin. Les autorités et les responsables du centre d'accueil ont présenté son fonctionnement ce lundi.
Deux salles pourront accueillir du lundi au vendredi, de 11h à 15h, une soixantaine de pratiques d'injection, d'inhalation et de sniff. "Cet espace doit permettre aux utilisateurs et utilisatrices de disposer de lieux où l’encadrement sanitaire, dispensé par du personnel qualifié, favorise la diminution des risques d’infection", explique la Direction de la santé et des affaires sociales. "Il vise également à diminuer les risques d’overdoses mortelles." Les coûts d'exploitation annuels s'élèvent à 357'000 francs.
Mais ce genre d'espace n'encourage-t-il pas la consommation? "Il a été démontré que ça ne favorise pas l'entrée dans la drogue, ni une augmentation de la consommation", rassure Nicolas Dietrich, délégué cantonal aux addictions. "Ça permet d'assurer à la fois plus de sécurité pour la population alentour, mais aussi plus de dignité pour les consommateurs, qui ne consomment ainsi pas dans l'espace public."
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Jusqu'à 70 bénéficiaires
Fribourg s'inspire de dispositifs qui existent déjà ailleurs dans le pays. C'est le cinquième espace de ce type à ouvrir en Suisse romande, et une première sur le territoire cantonal. Faute d'un lieu pour les accueillir, des Fribourgeois toxicodépendants se rendaient jusqu'ici quotidiennement dans les espaces de consommation à Berne, selon un rapport cantonal sur la prise en charge des addictions.
La structure a aussi pour but de réduire les nuisances pour le voisinage. Différentes mesures ont d'ailleurs été prises pour assurer une bonne cohabitation. "Nous avons mis en place un numéro de téléphone, utilisable si les gens voient des choses bizarres", explique le directeur par intérim du Tremplin, Patrice Zurich. "Il y aura également un agent de sécurité sur place, ainsi qu'un groupe de suivi composé de voisins et de professionnels du Tremplin, pour discuter des difficultés et des problèmes."
Une séance d'information publique est prévue le 24 juin à 19h, à la Haute école de travail social de Fribourg.