Un navire fribourgeois pris en grippe par Greenpeace

Vendredi, une vingtaine d'activistes ont occupé un bateau de la multinationale Allseas à Rotterdam. Son siège social est à Châtel-St-Denis.

Allseas possède plusieurs navires spécialisés dans l'installation de pipeline sous marin. © KEYSTONE

"No Deep Sea Mining", autrement dit:  "Pas d’extraction minière en eaux profondes." C'est ce qu'on pouvait lire sur la bannière accrochée au navire par les activistes de Greenpeace. Le bateau en question, long comme deux terrains de foot, d’une hauteur d’une vingtaine d’étages, est en préparation pour pouvoir extraire des minerais dans les fonds marins.

Ce navire dans le port de Rotterdam a un lien étroit avec le canton de Fribourg: Allseas. Il s'agit d'une des principales entreprises de construction sous-marine de la planète. Elle pose notamment des pipelines, construit ou déplace des plateformes pétrolières.

Cette entreprise emploie de milliers de personnes à travers le monde, avec une forte présence au Pays-bas, patrie d’origine de son directeur, Edward Heerema. En Veveyse, la multinationale emploie plusieurs dizaines d'employés qui sont actifs avant tout dans la finance et les ressources humaines. 

Allseas, installée à Châtel-st-Denis depuis 1985, s'attaque désormais à l'extraction de nodules polymétalliques. Ce sont des sortes de coquilles de quelques centimètres qui se trouvent dans les fonds marins, parfois à plus de 4000 mètres de profondeur. Quel est leur intérêt? Ils sont riches en cobalt, en nickel ou encore en cuivre.

Greenpeace s'oppose à l'extraction de ce type de minerai. Pour l'organisation non gouvernementale, ce genre de projets est synonyme de désastre écologique. Allseas répond que les technologies employées sont parfaitement adaptées pour minimiser les conséquences sur la biodiversité, que l'entreprise respecte les règles imposées par l'Autorité internationale des fonds marins et que ces minerais répondent à une demande mondiale.

L’exploitation des fonds marins pourrait débuter d’ici deux ans. Nauru, un petit état insulaire d’Océanie, souhaiterait permettre cette activité sur son territoire. 




RadioFr. - Vincent Dousse
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