Un rein vaut mieux que deux tu l'auras?
Le don d'organes pourrait passer d'un consentement explicite à un consentement présumé en Suisse. Le changement de paradigme fait réagir.

En Suisse, le don d'organes est envisagé seulement si la personne décédée a donné son accord avant sa mort. Une initiative et un contre-projet veulent inverser le paradigme et faire en sorte que tout citoyen majeur soit considéré comme donneur. Des textes qui ont été approuvés de justesse par le Conseil national et qui sont désormais entre les mains du Conseil des États. Mais que pense-t-on de cette problématique en dehors de la sphère politique ?
"Pour moi de voir des gens qui meurent en liste d'attente, c'est très touchant. Je suis passée par là, et si je n'avais pas eu de donneur, je ne serais pas là aujourd'hui. Ça pourrait être le moment pour changer les choses", espère la Matranaise Emilie Dafflon, qui a subi une transplantation du foie lorsqu'elle était enfant. "Les gens ne se rendent pas compte qu'on peut sauver des vies avec le don d'organes. Cela permettrait d'en parler et de lancer le débat dans les familles."
Une troisième voie
Aux systèmes de consentement explicite ou présumé, s'ajoute aussi une autre piste, transmise par la Conférence des évêques suisses (CES) au Conseil des États. "Ce qu'on préconise, c'est un système de déclaration, où la population serait régulièrement amenée à donner son avis, dans une consultation médicale ou au renouvellement de la carte maladie par exemple", relate Stève Bobillier, bioéthicien auprès de la CES. C'est une solution qui concilie aussi bien l'éthique que l'efficacité."
Actuellement, près de 1500 malades sont en attente d'une transplantation en Suisse.
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