Une série d’actions contre le racisme

La 13e édition de la Semaine contre le racisme se déroule de ce mercredi jusqu'à jeudi prochain. Petit tour d'horizon du programme.

Kaziwa Raim-Rotzetter, spécialiste des discriminations croisées multiples, a apporté sa pierre à l’édifice. © Envato

Qu'il s'agisse de discrimination explicite, comme un inconnu scandant dans la rue "dehors les étrangers", ou de discrimination implicite, plus subtile, comme le refus d’un emploi sans motif précis, Kaziwa Raim-Rotzetter a tout vécu. Fille de parents kurdes émigrés en Suisse, cette jeune femme de 29 ans travaille aujourd’hui au Bureau pour l’intégration des migrants et la prévention du racisme du canton. Celui-ci organise, en collaboration avec l’État de Fribourg, une nouvelle Semaine contre le racisme.

Dans le cadre de cette 13e édition, l’État de Fribourg souhaite comprendre "comment appréhender la réalité des discriminations croisées liées à l’origine, au genre, à l’orientation sexuelle et au handicap." Pour cela, il a programmé une série d’événements pour les jours à venir. Kaziwa Raim-Rotzetter, spécialiste des discriminations croisées, y apporte sa contribution.

Le moment phare de cette semaine est la soirée table ronde de ce jeudi à l’Université de Fribourg, modérée par la Fribourgeoise elle-même. "Nous aurons Pamela Ohene-Nyako, doctorante en histoire à l’Université de Genève, qui nous présentera les origines du concept d’intersectionnalité", explique celle qui anime le podcast L’Inconfortable, où elle donne la parole aux femmes discriminées.

"Il y aura également Dshamilja Gosteli, conférencière et consultante au Département de recherche sur le genre de l’Université de Vienne." D'autres intervenants notables participeront aux discussions: Sue Bertschy, présidente de l’association NousLes15, qui représente les personnes en situation de handicap, et Nayansaku Mufwankolo, délégué à l’inclusivité à la Haute école d’art et de design de Genève.

Ce mardi, à la HETS-FR, une conférence sur le racisme a été organisée avec le commandant de la Police cantonale. Voir le reportage de la Télé:

Ateliers, conférence et rassemblements

Le thème des discriminations sera décliné sous plusieurs formes. Concernant d’abord les ateliers, la bibliothèque interculturelle LivrEchange propose un temps pour les enfants âgés d’au moins six ans. Les volontaires sont attendus ce mercredi. L’association Passerelles propose, elle, dans ses locaux situés à Fribourg, des activités pour le grand public. Le rendez-vous est donné ce vendredi.

L’Association générale des étudiants et étudiantes de l’université de Fribourg organise un rassemblement mardi prochain au Café Tunnel, à Fribourg. La Haute école de travail social de Fribourg contribue également au thème avec une conférence ce jeudi.

Bulle n’est pas en reste. Son Service enfance-jeunesse présentera ses différentes initiatives de sensibilisation au racisme, de mercredi à samedi, à la rue du marché 16. Le programme complet est à retrouver sur le site internet du canton.

Une cause intemporelle

Si la Semaine contre le racisme se tient du 20 au 28 mars, la lutte contre les discriminations est un combat de tous les jours, d'où l'organisation d'événements en marge. Afin d’éviter ces comportements problématiques, notamment très présents dans le milieu éducatif selon Kaziwa Raim, l’idée est aussi de passer par la formation, qui se fait sur le long terme.

Ainsi, une session introductive sur les discriminations multiples sera proposée aux professeurs, lundi prochain, à la Haute école pédagogique de Fribourg. Orchestrée par le Bureau pour l’intégration des migrants et de la prévention du racisme ainsi que par l’association L’Inconfortable, la formation se déroulera de 17h30 à 19h30.

Réalité commune à toute la Suisse

La Semaine contre le racisme fait partie d'une politique d’intégration mise en œuvre par le canton depuis 2014. Au niveau national, une étude du Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population de l’Université de Neuchâtel, réalisée en 2019, a fourni des données chiffrées sur les discriminations.

Elle révèle notamment que 30% représente en moyenne le nombre supplémentaire de candidatures que doivent envoyer les Suisses "présentant des caractéristiques de leurs origines migratoires" comparativement à "leurs congénères" pour obtenir un entretien d’embauche.

RadioFr. - Mélina Fritsch / Océane Page
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