Valentin Guillod part à la conquête des États-Unis

"J’ai réservé mon billet jeudi, et je suis arrivé samedi sur le sol américain!" Valentin Guillod n’a pas eu le temps d’hésiter longtemps avant de sauter le pas. Après avoir entamé la saison de MXGP sans équipe, dans l’espoir d’en trouver une en cours d’année, le Vulliérain s’est blessé mi-avril lors du Grand Prix de Suisse à Frauenfeld.

Une fois remis, il croit à une opportunité: une écurie voit l’un de ses pilotes se blesser, mais décline poliment sa candidature. Valentin Guillod, qui avait investi son propre argent dans cette aventure en solitaire, prend alors une décision forte: "Je n’ai plus rien à perdre, je pars aux États-Unis réaliser un rêve de gosse." Dès ce week-end, il prendra donc part à l’AMA Pro Motocross, le championnat américain, dont la première étape se courra à Pala, en Californie.

Toujours le même plan

Dans le Golden State, Valentin Guillod va découvrir de nouvelles pistes, de nouveaux concurrents et tout un nouvel univers. Mais son plan reste inchangé: il se lance en solo, dans l’espoir de taper dans l’œil des bonnes personnes.
"Je sais que les Européens regardent les courses aux États-Unis, et cela peut créer des opportunités", explique-t-il. Le Fribourgeois estime d’ailleurs qu'il peut terminer entre la 5e et la 10e place du classement.

Il pourra tout de même compter sur un peu de soutien: une équipe locale s’est engagée à lui fournir deux motos, à les déplacer de course en course et à lui mettre un mécanicien à disposition. Mais rien ne sera simple pour le pilote fribourgeois. "Je repars de zéro", lâche-t-il. Valentin Guillod devra aussi retrouver le rythme après son opération de la clavicule. "Je pense que les deux-trois premières courses seront plus compliquées, mais l’idée est de monter en puissance et de prendre du plaisir."

Des vignes vulliéraines aux collines californiennes

Seul en Californie, Valentin Guillod a choisi de sortir de sa zone de confort en prenant ce pari audacieux. Loin de son Vully natal, qui, de son propre aveu, va lui manquer, il devra s’adapter au climat américain. "Quand on ira en Floride, les conditions seront extrêmes, avec beaucoup d’humidité", prévient-il.

Sur le plan financier, l’équation est délicate. Après avoir déjà mis la main au porte-monnaie pour sa saison en MXGP, ce nouveau départ implique à nouveau des frais importants. "Je n’ai pas encore fait le budget. Je me suis dit qu’il ne fallait pas trop réfléchir, juste y aller." Un état d’esprit qui peut sembler risqué à première vue, mais les États-Unis offrent d’autres perspectives. "La différence, c’est qu’ici, on reçoit des primes de qualification, des primes de résultats et même un bonus de la part du constructeur. En Europe, ce sont seulement les équipes qui paient les pilotes." Ce samedi en Californie, les premiers résultats lui donneront un début de réponse sur la viabilité de son rêve américain.