La peine de la criminelle de Rossens passe de 13 à 9 ans
Les juges du Tribunal cantonal ont accepté de réduire la durée de son emprisonnement. La jeune femme pourrait être bientôt libérée.

Les juges du Tribunal cantonal ont partiellement admis l'appel de la femme qui avait tenté d'assassiner son mari à Rossens en 2014. Le Tribunal pénal de la Sarine l'avait condamnée à 13 ans de prison en 2018. Ses avocats avaient fait appel et demandé que sa peine soit réexaminée en raison de sa santé mentale. Ils avaient requis une peine de 3 ans de prison, dont la moitié avec sursis.
Le Tribunal cantonal a rendu son verdict ce vendredi et a accepté de faire passer sa peine de 13 à 9 ans de prison ferme. La Cour a confirmé que la jeune femme s'est rendue coupable d'une tentative d'assassinat et pas d'une tentative de meurtre. Les juges estiment que sa culpabilité est lourde, mais ont donné raison à la défense sur ce point: l'épouse a agi ainsi car elle se croyait en danger, elle délirait à cause de ses troubles bipolaires et pensait que son mari allait la tuer. Mais par contre, ils ont souligné sa froideur, son acharnement au moment des faits et une absence complète de scrupules.
La médecin a acheté du poison, a forcé son mari à le boire, puis l'a surveillé, prenant son pouls régulièrement pour vérifier s'il vivait toujours, elle a ensuite entaillé ses poignets avec un couteau pour faire croire à un suicide. Les juges ont quand même relevé comme aspects positifs que la jeune femme a pris conscience de ses actes et a exprimé des regrets à plusieurs reprises.
Le Ministère public se réserve le droit de recourir contre ce verdict. Les avocats de la jeune femme comptent demander sa libération conditionnelle car elle a effectué les deux tiers de sa peine, étant incarcérée depuis juillet 2014, d'abord au Brésil, puis en Suisse. Elle pourrait donc sortir de prison dans les prochaines semaines.
Retour sur les faits
Le 23 avril 2014, vers 1h30, la femme sonne à la porte du domicile de son mari, à Rossens. Les deux médecins ont fait connaissance à l'HFR et se sont mariés quelques mois plus tôt. Mais l'homme a annoncé sa volonté de divorcer peu auparavant. Il ouvre sans méfiance car sa femme prétexte venir chercher ses affaires avec son beau-frère. Il s'agit en réalité de son amant brésilien. Les complices ont un plan précis en tête: supprimer le mari en faisant croire qu'il s'est suicidé, toucher l'héritage et partir au Brésil.
Une fois dans l'appartement, ils menacent le médecin avec un fusil et le forcent à boire un cocktail empoisonné, un mélange de jus de fraise et de mort-aux-rats. S'ensuit plus d'une heure de calvaire pour la victime. Après avoir fait semblant d'être mort, l'homme profite d'être sans surveillance un instant pour prendre la fuite. Rattrapé par ses bourreaux, il est alors étranglé, roué de coups, blessé au couteau au poignet, mais parvient à s'enfuir à nouveau. C'est finalement auprès d'un voisin qu'il réussira à trouver de l'aide.
Fuite au Brésil
Ses agresseurs s'échappent au Brésil. La cavale prend fin quelques semaines plus tard pour la jeune femme, qui se rend à la police après avoir subi des violences domestiques. Elle est alors emprisonnée au Brésil durant plus d'un an, puis extradée vers la Suisse.
Son amant, toujours en liberté au Brésil, ne peut pas être extradé. Il est placé sous mandat d'arrêt international. Le Ministère public fribourgeois pourrait décider de le poursuivre, une fois que le jugement de la jeune femme est définitif.


