Bodybuilding: une Fribourgeoise vise un titre mondial
À 24 ans, Delphine D'Amato va participer ce week-end au Championnat du Monde de bodybuilding naturel à Milan. Rencontre.
"Le bodybuilding me prouve que je peux faire des choses dont je me pensais incapable." Delphine D'Amato a 24 ans. Originaire de Cottens, elle passe son temps libre à la salle de fitness. Elle se prépare en ce moment pour le Championnat du Monde de la World League Natural Bodybuilding (WLNB), qui aura lieu ce samedi à Milan, en Italie.
La jeune Fribourgeoise a toujours fait beaucoup de sport, notamment de la natation et du basket. C'est en 2021 qu'elle se tourne vers la musculation, d'abord en autodidacte, chez elle, avec un équipement minimum. Aujourd'hui, elle vit à Genève, où elle étudie la nutrition et la diététique à la Haute École de Santé. Depuis l'automne 2024, elle travaille avec un coach réputé, Kévin Buet, qui la prépare pour la compétition.
Une préparation qui a porté très rapidement ses fruits : au sein de la Fédération Française de Fitness et de Culturisme Naturel (FFFCN), elle a déjà acquis un beau palmarès. Championne de France et vice-championne d'Europe dans la catégorie Wellness, elle est sélectionnée dans l'équipe de France pour participer au Championnat du Monde de la WLNB.
Alimentation, musculation et discipline
Ce qui plaît à Delphine D'Amato dans le bodybuilding, c'est la discipline. "Il faut suivre un plan, contrôler ce qu'on fait. Il y a des entraînements intensifs, qui doivent être aussi parfaitement gérés techniquement", explique-t-elle. La durée de chaque exercice à la salle, de chaque pause, chaque poids utilisé… Rien n'est laissé au hasard.
Mais le culturisme est en réalité plus que ce qui se passe à la salle de fitness. Derrière les exercices se cache un aspect moins connu du sport, mais encore plus important : l'alimentation. "C'est 80% du résultat", explique Delphine D'Amato. Pour se préparer au championnat, elle mange exactement 1300 calories et boit 6 litres d'eau par jour.
Et là, pas de "cheat day"! Elle suit à la lettre le plan alimentaire de son coach. "On pèse le moindre aliment. S'il y a un écart dans la diète, on doit avertir directement le coach pour qu'il puisse corriger", ajoute-t-elle. "Il faut lutter contre ses envies, contre son mental. Mais c'est aussi ce qui fait la beauté de ce sport."
Il faut dire que les compétitions sont tout aussi exigeantes que les entraînements. Des poses lors du show au maquillage, en passant par l'autobronzant et la hauteur des talons, tout est codifié, préparé à l'avance, pour que chaque candidate parte sur la même base. Le jour de la compétition, Delphine D'Amato est en déshydratation et ne mange presque rien, mis à part des chips exactement 30 minutes avant de passer sur scène. "Le sel dilate les veines" pour faire ressortir les muscles, précise-t-elle.
Du culturisme 100% naturel
Le bodybuilding est un sport assez peu connu, mais qui porte son lot de clichés. Parmi ceux-ci, il y a notamment le dopage avec des produits comme les stéroïdes. Quelque chose que Delphine rejette catégoriquement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle a rejoint une fédération en France. La FFFCN est très stricte sur la question, elle fait régulièrement des contrôles.
Pour elle, partir sur un culturisme naturel a tout de suite eu du sens. "J'aimerais voir mon potentiel, jusqu'où je peux pousser mon corps, sans avoir recours à des produits", explique-t-elle. "En tant qu'étudiante en nutrition et diététique, je mets aussi l'importance sur la santé."
À côté de ses études, elle travaille aussi le week-end en tant qu'aide-soignante dans un établissement médicalisé pour personnes âgées à Givisiez, car la compétition ne lui rapporte pas d'argent. Comment arrive-t-elle à concilier ses études, sa passion pour le bodybuilding et son gagne-pain? "Ma vie est particulièrement remplie", rigole-t-elle. "J'ai une clé en main, c'est l'organisation. Sur mon téléphone, j'ai une cinquantaine de notes avec mes plannings, et j'arrive à suivre tout ça en restant disciplinée."