Vivre le rêve américain

Matéo Rusca est parti en été 2022 jouer pour les Saints de la Siena Heights University aux États-Unis. Rencontre

Matéo Rusca, ici avec le maillot des Saints de la Siena Heights University, est de passage en Suisse, la saison étant terminée aux États-Unis. © Matéo Rusca

Entre rêver le rêve américain et le vivre, il y a un long chemin que peu de gens franchissent. Matéo Rusca, 22 ans, l'a fait et depuis août 2022, il est un joueur des Saints de la Siena Heights University dans la ville d'Adrian, dans le Michigan, à un peu plus d'une heure de route de Détroit. "J'ai toujours eu le rêve américain dans ma tête, et j'ai reçu un appel qui m'a permis de le concrétiser", confirme Matéo Rusca, qui jouait la saison passée en 2ème ligue interrégionale, au FC Farvagny/Ogoz, le club du village où il a grandi.

Grosse densité de sport

Après cet appel, le Giblousien s'est rendu compte de tout ce qu'implique le fait de partir: "Après l'appel que j'ai reçu, j'ai commencé à faire les démarches tout seul, mais j'ai rapidement compris que ça allait être compliqué. Je suis donc entré en contact avec Emmanuel Emery, qui a une agence qui s'appelle "STEP Sports Agency", et qui m'a beaucoup aidé d'un point de vue administratif".

Une fois sur place, tout est allé très vite pour Matéo Rusca, qui est arrivé le vendredi 5 août et qui a commencé la préparation le lundi 8 août: "Le plus gros changement pour moi, ça a été la densité de sport et l'intensité de la préparation, avec deux entraînements par jour. J'ai rapidement dû m'adapter". Au niveau footballistique, le jeu est aussi très différent que chez nous: "C'est un jeu très physique et très direct. Il y a beaucoup moins de tactique qu'en Suisse".

Suivi en dehors du football

Là aussi, il a fallu s'acclimater: "Au tout début, j'ai été surpris des duels. Des fois, on reçoit beaucoup de coups et on attend que l'arbitre siffle une fois pour calmer le jeu, mais en fait non", rigole Matéo Rusca, qui a dû apprendre à jouer au soccer: "Du coup, on s'adapte et on donne les coups nous-même".

En plus du football, le Giblousien suit des cours tous les jours. Cela peut paraître beaucoup, mais les États-Unis savent y faire: "Tout est mis en place pour qu'un athlète soit bien à l'école et bien dans son sport. C'est la différence avec les universités suisses". Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de suivi : "Si on n'est pas promu ou qu'on n'a pas les crédits, on peut nous faire rater un entraînement ou même un match pour qu'on rattrape".

Envie d'aller plus haut

Ce n'est pas le cas de Matéo Rusca, qui a été l'un des joueurs les plus utilisés de son équipe cette saison, avec 17 titularisations sur les 17 matchs disputés par les Saints de la Sienna Heights University: "Le coach me fait énormément confiance et m'a fait comprendre que je pourrais monter d'un niveau". De quoi rêver un jour de Major League Soccer, la ligue américaine la plus élevée ? "La MLS, c'est quand même très loin. L'objectif est de signer dès l'année prochaine dans une division 1. D'un point de vue footballistique, il n'y a pas de grande différence avec mon équipe, mais ça me donnerait plus de visibilité". Mais Matéo Rusca ne fait pas une fixette là-dessus: "Si je ne signe pas plus haut dès la saison prochaine, ce n'est pas grave".

Le Giblousien restera en Suisse ce printemps pour suivre les cours en ligne, une saison de soccer se déroulant uniquement l'automne, avec des matchs amicaux tout le printemps. Il jouera le deuxième tour avec le FC Farvagny/Ogoz, en 2ème ligue interrégionale. Matéo Rusca a aussi gardé la forme en jouant au futsal avec l'Académie Sportive St-Michel Fribourg cet hiver: "On va y aller step by step", lâche avec un sourire Matéo Rusca. Étape par étape: c'est aussi ça, le rêve américain.

RadioFr. - Léo Zambelli
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