Y a-t-il trop de chats?

Des initiatives sur la régulation des félins relancent le débat. Quelle est la situation dans la région? Les associations répondent.

Le chat est un carnivore strict et se nourrit, dans la nature, de petits rongeurs ou d’oiseaux. © Pexels

2 millions: c'est le nombre de chats qui fouleraient de leurs pattes de velours le territoire suisse. Ce chiffre est une estimation, l'enregistrement n'étant pas obligatoire pour cet animal domestique, contrairement aux chiens. Et des millions, c'est le nombre d'animaux sauvages - oiseaux, souris, grenouilles, papillons etc. - que les félins, des prédateurs carnivores, tueraient chaque année.

Des initiatives ont émergé ces dernières semaines. Dans le canton de Vaud, des députés inquiets ont déposé un postulat. Ils demandent des mesures comme l'enregistrement des chats, des couvre-feux, et la promotion de litières végétales pour limiter leur impact environnemental, résume le 24 Heures. L'Association suisse pour le climat proposerait d’interdire par exemple l'importation et l'élevage pendant dix ans.

Pas une priorité

Des initiatives pour contrôler les populations de chats ont échoué par le passé. En 2019, le Conseil national a refusé l'obligation d'identifier électroniquement les félins. Selon cette motion, les chats non identifiés auraient pu être stérilisés sans l'accord du propriétaire. Pour Pro Natura, une éventuelle régulation n'est pas une priorité. 

De leur côté, les refuges saturent et doivent régulièrement refuser de nouveaux petits arrivants. Parmi eux, des minets égarés par leur maître, mais aussi une importante proportion de chats errants. À la fin de l'été, les demandes de prise en charge sont donc quotidiennes. A titre d'exemple, la SPA Fribourg cherche à placer une trentaine de chatons en ce moment. 

A la menace sur la biodiversité s'ajoutent des préoccupations autour du bien-être animal. "Les chats laissés sans soins souffrent de maladie et meurent", souligne Samantha Oberson, présidente de l'Association des chats errants de la Gruyère, qui a déjà recueilli jusqu'à 250 chats par an. L'organisation fait systématiquement stériliser, notamment, ses petits bénéficiaires. "Une chatte peut avoir entre 3 et 4 portées de 4 à 8 chatons par an. Ça va très vite."

La SPA de Fribourg est stricte sur ce point également; les adoptants doivent prouver qu'ils ont fait stériliser leur minet, si celui-ci n'a pas pu être castré lors de son séjour au refuge en raison de son jeune âge. Dans le cadre de sa campagne annuelle, l'organisation basée à Font fait stériliser environ 500 chats.

Frapp - Alexia Nichele
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