Une nouvelle façon de travailler qui va perdurer
Pendant la pandémie, Pro Infirmis s'est adapté au phénomène du télétravail et a redoublé de créativité pour accompagner ses bénéficiaires.
La plateforme d'échange "1Toitàtoi" (article du 1er février 2022) souhaite sensibiliser les politiques et la population fribourgeoise sur l'impact de la pandémie pour les personnes les plus démunies, à travers divers témoignages en collaboration avec le média Frapp.ch. Aujourd'hui, la parole est donnée à Giovanna Garghentini Python, Directrice de Pro Infirmis Fribourg.
« Madame la directrice, Monsieur le directeur, serait-ce possible de travailler un jour par semaine depuis la maison ? »
Réponse le 1er mars 2020 : « C’est exclu. Le lieu de travail est le bureau ! ».
Réponse depuis le 13 mars 2020 : « Mais bien volontiers, vous êtes bien plus efficace depuis votre domicile ».
Ces propos, quelque peu caricaturés, illustrent le fait que la pandémie du Covid-19 a imposé le homeoffice comme mode de travail, alors qu’il était pratiquement banni des discours des employeurs, il y a à peine deux ans.
Le télétravail est un instrument efficace pour lutter contre la pandémie, car travailler depuis chez soi est la façon la plus sécuritaire d’éviter les contacts et la contamination. S’il est bien encadré (mise à disposition du matériel nécessaire, d’un espace adapté, possibilité d’alterner avec un mode de travail classique), il peut apporter des avantages indéniables pour les employé·e·s : le travail à distance offre en effet plus de flexibilité, un gain de temps sur les trajets, une meilleure concentration pour élaborer des dossiers ardus, sans parler de la valorisation du travail autonome et responsable.
Toutefois, dans les professions du social où le lien est primordial, le télétravail engendre un certain nombre d’inconvénients qu’il ne faut pas sous-estimer. Le manque d’échange avec les collègues et le fait de se retrouver seul·e devant son écran peut entraîner une certaine démotivation liée à l’isolement social et professionnel. De plus, il exige un savoir-faire organisationnel : pour beaucoup de personnes, il a fallu apprendre à jongler avec l’organisation familiale et à faire la distinction entre travail et famille. En outre, tous les employeurs ne mettant pas à disposition les outils nécessaires, beaucoup d’employé·e·s ont fait appel à la débrouille personnelle.
Pour toutes les professions du social, il était impensable de stopper leurs prestations à cause de la pandémie. Ils ont donc développé leur sens de la créativité pour garder le lien avec les bénéficiaires des différentes structures. Les équipes ont acquis de nouvelles compétences en informatique pour communiquer avec les bénéficiaires, notamment par vidéo: par exemple, pendant le premier confinement, le personnel de l’Accompagnement à domicile de Pro Infirmis filmait en direct les tâches à réaliser au quotidien pour que les personnes en situation de handicap ne se sentent pas abandonnées. Le lien avec les bénéficiaires a été maintenu grâce à des entretiens réguliers par téléphone et, pour les cas où cela était possible, par échanges de courriers électroniques. Les entretiens en présentiel ont continué d’être menés en se basant sur le principe « aussi peu que possible, mais autant que nécessaire ».
La situation perdurant, les équipes et leurs responsables ont trouvé un équilibre et un certain modus vivendi pour assurer aussi bien la protection des employé·e·s contre le virus, que d’assurer les prestations pour tous les bénéficiaires.
Retrouvez les précédents témoignages liés à "1Toiàtoi" ci-dessous :