Activiste du climat condamnée à Zurich

Une activiste du climat romande écope d'une peine pécuniaire avec sursis pour avoir participé au blocage du trafic sur un pont en 2020.

Lors de leur action, les activistes de la protection du climat avaient bloqué le trafic automobile et des transports publics sur le Quaibrücke, pont qui relie les deux rives du lac de Zurich (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Lors de leur action, les activistes de la protection du climat avaient bloqué le trafic automobile et des transports publics sur le Quaibrücke, pont qui relie les deux rives du lac de Zurich (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Lors de leur action, les activistes de la protection du climat avaient bloqué le trafic automobile et des transports publics sur le Quaibrücke, pont qui relie les deux rives du lac de Zurich (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Lors de leur action, les activistes de la protection du climat avaient bloqué le trafic automobile et des transports publics sur le Quaibrücke, pont qui relie les deux rives du lac de Zurich (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Lors de leur action, les activistes de la protection du climat avaient bloqué le trafic automobile et des transports publics sur le Quaibrücke, pont qui relie les deux rives du lac de Zurich (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
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Avec de nombreux autres activistes du mouvement Extinction Rebellion, la prévenue avait bloqué, le 20 juin 2020, durant plusieurs heures le Quaibrücke qui relie les deux rives du lac sur un important axe routier. Pour les juges cantonaux, une telle action dépasse les limites du tolérable et "ne vise que l'attention médiatique", a déclaré mardi le président de la Cour.

Ils ont donc reconnu l'accusée coupable de contrainte et d'entrave aux services d'intérêt général pour avoir notamment barré la route aux trams et aux bus. La Cour suprême zurichoise inflige à la sage-femme de 31 ans dix jours-amende à 100 francs.

Un blocage pas indispensable

"Il existe, en Suisse, diverses possibilités d'influencer le cours des choses, lors d'élections ou de votations notamment", a invoqué le président de la Cour. Il n'est donc pas nécessaire de "s'asseoir obstinément sur la route comme de petits enfants en pensant avoir ainsi changé le monde", a-t-il critiqué.

Au cours de son procès, l'accusée a appelé, en vain, les juges à renoncer à une condamnation, car une telle inscription dans son casier judiciaire pouvait être fatale dans son métier. Selon elle, une participation à une manifestation ne le justifie pas. De plus, son rôle était de distribuer de l'eau aux militants. Elle aurait aussi soigné des policiers, si la situation avait dégénéré, a-t-elle dit.

Juge de première instance "dessaisi"

La Cour a toutefois suivi l'avis du procureur qui avait fait appel du jugement du Tribunal de district. Ce premier verdict avait été contesté en raison des justifications du juge de première instance. Le magistrat avait acquitté plusieurs activistes de la protection du climat, déclarant qu'il en ferait toujours ainsi en pareil cas, afin de protéger leur liberté d'expression et leur droit de se rassembler.

Conséquence, le Ministère public a déposé dans la foulée une demande de mise en retrait du juge en invoquant sa partialité présumée. Cette requête est remontée jusqu'au Tribunal fédéral qui doit encore se prononcer. Le cas de la trentenaire n'est donc que le premier d'une série de procédures passant devant la Cour suprême zurichoise après avoir abouti à des acquittements en première instance.

En attendant, le juge de district ne peut plus traiter de cas d'activistes de la protection du climat. Durant ce premier procès en appel, la défense a déploré cette "suspension" provisoire, car ce magistrat est légitime et porte un regard différent sur les choses.

ATS
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