Algérie: un million d'arbres plantés en 24h
Calicots verts et bêches à la main, des dizaines de milliers d'Algériens se sont mobilisés entre samedi et dimanche pour planter un million d'arbres dans le cadre d'une campagne de reboisement initiée par un influenceur et appuyée par les autorités.

"Les Algériens ont répondu massivement à notre appel, la prochaine fois, nous nous préparerons pour planter un nombre d'arbres encore plus grand", s'est réjoui dans les médias Fouad Maala, à l'origine de cette campagne de 24 heures baptisée: "Verte, grâce à Dieu", à laquelle ont participé des associations, des familles, des élus et fonctionnaires, selon un correspondant de l'AFP et les médias locaux.
Cela fait plusieurs années que cet influenceur, président de l'association "Algérie verte", investit ses économies dans son rêve de planter un million d'arbres pour lutter contre l'extension du désert et embellir les villes.
Cette star des réseaux sociaux qui compte un million de followers accompagnait samedi le ministre de l'Agriculture, Yacine Oualid, lors du coup d'envoi donné avec la plantation de 1400 chênes-lièges dans la forêt d'Oumalou, près de Tizi Ouzou (est).
Entre 2021 et 2023, le nord-est algérien a été ravagé par des incendies qui ont détruit près de 140'000 hectares de végétation, dont plus de 41'000 hectares autour de Tizi Ouzou pendant l'été 2021, selon un bilan officiel.
Incendies estivaux quasi chroniques
Presque chaque année, les forêts algériennes s'embrasent sous l'effet de températures de plus en plus élevées et d'une baisse des pluies, du fait du réchauffement climatique selon les experts.
L'objectif est de "restaurer le couvert végétal et faire face aux changements climatiques", a déclaré à l'AFP le directeur général des forêts Djamel Touahria, venu à Magtaa Kheira, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, pour la plantation de 4000 arbres.
Au milieu d'une ribambelle d'enfants, Farida Aïssa, 61 ans, espère que l'initiative permettra d'"inculquer l'esprit de persévérance et l'amour de la nature".
Mohamed Bouchakour, père de famille de 50 ans, voudrait laisser "en héritage" une Algérie plus verte. "Autrefois le climat était humide mais nous avons désormais un climat semi-aride", s'inquiète-t-il, déplorant aussi "un manque d'opérations de reboisement".
En 1970, l'Algérie avait lancé le "barrage vert" sous le président Houari Boumedienne, un plan de reboisement massif pour freiner l'avancée du Sahara. Le projet, à l'abandon en raison d'un mauvais choix des espèces et d'un arrosage insuffisant, a été relancé en 2023.


