A Romont, la pollution à l'arsenic investiguée

Des travaux sont en cours sur l'ancien site pour décider des mesures d'assainissement. Explications du Service de l'environnement.

Les résidus d'arsenic peuvent se retrouver sous différentes formes dans la terre. Des gros morceaux de verre, comme celui-ci, sont susceptibles d'en contenir. © Frapp

Depuis le 6 octobre dernier, une importante phase d'investigation est en place sur la décharge de la verrerie qui a fermé l'an dernier. "La pollution est liée aux activités industrielles qu'il y avait sur le site depuis les années 1930. La fabrication du verre consommait de l'arsenic et des dépôts ont été mis en place dans une décharge", explique Loïc Constantin, chef adjoint au Service de l'environnement de Fribourg.

Le site de la décharge a été foré en 9 endroits différents. 

Sondages dans le canal

Les sédiments d'un canal qui se jette dans la Glâne sont contaminés à l'arsenic. L'eau qui circulait dans le canal était utilisée afin de refroidir le four, mais n'entrait pas en contact avec les polluants. En cas de crue, l'arsenic présent dans le canal pourrait représenter une menace pour la rivière. Avec ces sondages, l'obectif est justement d'évaluer le volume des sédiments à retirer.

"Cette pollution est aujourd'hui sous contrôle. Il y a une surveillance régulière de la qualité des eaux à proximité de ce site", développe Loïc Constantin. Il précise encore que ces résidus ne présentent actuellement aucun danger ni pour l'environnement, ni pour la population.

Le canal est jonché de poteaux, utilisés dans le cadre des prélèvements de sédiments.

Forages dans la décharge

La décharge sera quant à elle sondée en profondeur à neuf endroits différents. "Les forages servent pour leur part à identifier quelle est la qualité de la terre en fonction de son emplacement pour pouvoir définir les mesures d'assainissement", pointe Loïc Constantin. "La foreuse fera un prélèvement sur un diamètre d'environ 10 cm et une profondeur de 8 mètres."

Une fois extraits, les prélèvements sont ensuite triés, puis mis en sachets avant d'être envoyés pour l'étude de leurs composants.

Les prélèvements sont triés en carottes, en fonction de la profondeur dont ils proviennent.
Les prélèvements sont triés en carottes, en fonction de la profondeur dont ils proviennent. 

L'intervention comprendra en tout 9 forages dans le corps de la décharge ainsi que 52 sondages dans les sédiments du canal qui la longe. Leur but est de déterminer un projet de travaux d'assainissement adapté à la situation.

Difficile à détecter

Loïc Constantin mentionne que la pollution à l'arsenic est difficile à détecter. "L'arsenic n'est pas un solvant ni un hydrocarbure, il n'a donc pas d'odeur ni de couleur. Mais des analyses chimiques dans les eaux souterraines au niveau de la rivière peuvent nous révéler l'état de la situation."

Un résidu de verre a été trouvé dans lors d'un forage dans la décharge.

Plusieurs solutions d'assainissement sont possibles "Cela peut consister en des mesures d'excavation, où il s'agit de creuser le sol. On peut également faire appel à des mesures in-situ, où on intervient sur les matériaux en place. Enfin, des mesures de confinement de la zone peuvent être décidées. Avec ces investigations que l'on fait aujourd'hui, le but est justement de répondre à quel type de mesure il faudra faire recours, que ce soit sur les sédiments du canal ou au niveau de la décharge", conclut Loïc Constantin.

Frapp - Rémi Alt
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