La boucherie attire moins d'apprentis

Les bouchers fribourgeois sont inquiets. Depuis quelques années, le nombre de jeunes en formation dans le domaine chute drastiquement.

Aujourd'hui, de nombreuses boucheries fribourgeoises cherchent des apprentis. Il y a un risque que dans quelques années, nous manquions de bouchers.  © La Télé

Dans le canton, le métier a du mal à attirer les jeunes. Selon Norbert Tinguely, boucher-charcutier à Marsens, les apprentis sont moins impliqués qu'avant. "Souvent il s'agit d'un mauvais choix du métier et d'un manque de motivation qui se traduit par des absences", témoigne-t-il. 

Les formateurs doivent donc adapter leur discours en étant plus souples comme par exemple dans les congés laissés aux apprentis boucher. "Nos horaires n'ont pas changés mais si un apprenti demande un samedi de congé, nous nous arrangeons facilement. Nous sommes assez souples dans les horaires et nous nous adaptons à eux", explique Norbert Tinguely. 

Des chiffres en baisse

Sébastien, jeune apprenti boucher, constate lui aussi une nette différence. Dans sa classe en première année, il y a beaucoup moins d'élèves en comparaison aux promos précédentes.

"Cette année nous ne sommes que 13 alors que les années d'avant il y avait jusqu'à 27 apprentis", confie le jeune homme. "Beaucoup de personnes deviennent végétariennes, végétaliennes ou véganes et moins de personnes ont envie de travailler la viande et d'en faire leur métier", révèle l'apprenti.

Ce constat est vérifié par les chiffres de l'Ecole Professionnelle Artisanale et Industrielle de Fribourg. Le nombre total d'apprentis boucher est en forte baisse. Ils sont seulement 45 en 2022, c'est douze de moins qu'en 2021. 

Chiffres de l'EPAI de Fribourg

"On tire sur notre métier à gros calibre"

Patrick Danthe, enseignant boucher-charcutier à l'EPAI de Fribourg constate que les visions actuelles de l'environnement et de la nutrition y sont pour quelque chose. "Aujourd'hui, on dit que la viande est mauvaise pour la santé et que la vache est mauvaise pour l'environnement", explique-t-il. D'après l'enseignant, nous regardons que ces points négatifs et nous ne voyons pas l'ensemble. 

Le problème est bien réel. Aujourd'hui, de nombreuses boucheries fribourgeoises cherchent des apprentis. Il y a un risque que dans quelques années, nous manquions de boucher. 

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La Télé - François-Pierre Noël / Adaptation Web: Valentine Renevey
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