Les tapolets résonnent à Romont

Durant le week-end pascal, la mélodie distinctive de ces étranges instruments en bois fait vibrer les rues de la cité médiévale.

Le tapolet est un impressionnant instrument en bois qui s'active par une manivelle. © Frapp
Le tapolet est un impressionnant instrument en bois qui s'active par une manivelle. © Frapp
Le tapolet est un impressionnant instrument en bois qui s'active par une manivelle. © Frapp
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En vous baladant dans la cité médiévale de Romont durant le Triduum pascal, vous avez peut-être déjà été intrigués par d'étranges sons provenant du haut de la Collégiale Notre-Dame de l'Assomption aux heures des offices ou des angélus.

Du jeudi Saint au samedi Saint, la croyance veut que les cloches se rendent à Rome, laissant ainsi les clochers muets. Pour les remplacer, on se sert des tapolets, des instruments en bois munis d'une manivelle qui soulève des marteaux en bois, pour appeler les fidèles à l'Eglise. Les cités médiévales de Rue et de Romont sont les derniers endroits à Fribourg où l'on peut entendre la mélodie des tapolets.

"Tape-au-lait ?"

À Romont, c'est Marc-André Lapointe, hygiéniste dentaire de profession, qui est responsable des tapolets. "La première fois qu'ils m'ont parlé des tapolets, je pensais "tape-au-lait"", se remémore le paroissien d'origine québécoise en souriant. C'est avec plaisir que Marc-André a accepté de perpétuer cette ancienne tradition qui se perd. 

Lorsqu'il fait tourner la manivelle de cette crécelle géante, le son caractéristique l'emporte dans une autre époque. "J'ai juste l'impression de continuer l'histoire de l'Eglise (...) C'est l'histoire de Jésus qui continue, et on continue de montrer qu'on est là, on a la foi, on a l'espérance, on a l'amour." explique-t-il.

Comme une prière

Ce rituel n'est pas sans effort. En effet, il implique de gravir plusieurs fois par jour les nombreuses marches du clocher de la Collégiale et de faire tourner les moulinets durant de longues minutes. "Pour moi, c'est comme une prière." ajoute le paroissien. C'est un rituel qu'il chérit, car il lui permet de partager avec les autres la joie de contribuer à la vie de l'Eglise.

Pour sonner l'Angelus, il faut quatre personnes pour s'occuper des quatre faces du clocher. "À chaque fois que je demande aux personnes de venir faire les tapolets, ça les touche beaucoup."

Frapp - Amélie Bourquin
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