Barbara Pravi: "Mes concerts sont des grandes communions"

Tête d’affiche des Francomanias 2025, Barbara Pravi a sorti son deuxième album “La Pieva” l’année dernière. Interview.

Barbara Pravi raconte aussi une histoire familiale dans son album "La Pieva". © KEYSTONE

Radio Fribourg: Depuis l'Eurovision 2021, il y a eu la sortie de "La Pieva", ton deuxième album. Ce nom n'a pas été choisi par hasard, il y a toute une histoire familiale touchante là-derrière...

Barbara Pravi: En fait, j'avais une ancêtre en 1750, en Serbie, qui était tzigane. Elle se baladait de village en village, et le soir elle se mettait à chanter. Elle chantait tellement bien qu'on l'a renommée "La Pieva" - "la chanteuse" en serbe. Elle a eu des enfants qui se sont fait appeler les Pievici, "les enfants de la chanteuse". Et moi, mon nom de famille, c'est Pjević, donc "l'enfant de l'enfant de la chanteuse". Quand j'écrivais mon deuxième album, cette histoire m'est revenue. Je me suis rendu compte que c'était incroyable de faire exactement le même métier que mon ancêtre. Il y avait quelque chose de l'ordre de la transmission qui était tellement fort que j'étais obligée de l'exploiter.

Cet album a été composé différemment du premier, en pensant directement à la scène...

J'ai découvert la scène sur ma première tournée avec "On n'enferme pas les oiseaux". Je me suis rendu compte que j'avais besoin de percussions, d'énergie. Ce que je veux, c'est que mon concert ressemble à une pièce de théâtre où il se passe plein de choses. Je ne voulais pas faire un film de Nouvelle Vague, je voulais faire un spectacle qui ressemble à un blockbuster américain où il y a des explosions à chaque moment !

Est-ce qu'on est capable de garder une voix pour la paix quand la guerre s'invite dans notre quotidien ?

La paix, ça passe d'abord par notre propre paix intérieure. C'est se changer soi-même, s'apprivoiser soi-même. Ce qui me fait sourire un peu jaune, c'est qu'on ne prend pas beaucoup de leçons de notre passé. L'être humain reproduit en permanence, je m'inclus dans le lot. Je crois qu'il faut apprendre à se décentrer. Il y aura du renouveau après ça. Je pense à Stefan Zweig qui s'est suicidé parce qu'il pensait que le conflit ne terminerait jamais... Regarde, on a eu 50 ans de paix comme il n'y avait jamais eu avant.

Claude Lelouch, qui t'a fait tourner dans son film "Finalement" l'an dernier, a dit de toi: "machine à rêver", "tout ce qu'il faut pour conquérir la terre entière". Le cinéma, ça t'a plu?

J'adorerais avoir qu'on me propose un gros rôle un jour, et surtout j'aimerais être à la hauteur d'une proposition pareille. Ça voudrait dire que je fais rêver quelqu'un. En musique oui, mais j'aimerais bien transformer ça dans le cinéma.

Qu'est-ce que tu espères que le public emporte avec lui en sortant de ton concert?

J'espère rendre les gens heureux, que ça fait oublier un quotidien qui n'est pas toujours simple. Mes concerts, c'est des grandes communions, une giga fête où tout le monde chante. J'espère que ça permet de se dire que tout est possible, que la vie peut être super belle.

J'aimerais terminer avec cette phrase de ton grand-papa : "essayer d'aimer et d'être aimé en retour toute son existence"...

C'est très juste ! Mais c'est pas si simple d'apprendre l'amour. En vérité c'est pas simple du tout d'apprendre à aimer les autres, d'apprendre à s'aimer soi, d'être juste dans la façon de donner de l'amour. C'est un vrai projet, il faut le garder en tête.

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RadioFr. - Virginie Pellet
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