"Cela permet de dédramatiser ce que l'on vit au quotidien"

Le Fribourgeois Vincent Bourquin est ravi d'avoir participé au premier séjour à destination des papas séparés et de leurs enfants à Charmey.

Vincent Bourquin et ses deux garçons, Arthur et Antoine, sont venus de Cressier. © RadioFr.

Quand il a entendu parler de cette offre, Vincent Bourquin, cadre informatique à Cressier, près de Morat, n'a pas hésité : "C'était une bonne façon de joindre l'utile à l'agréable, que les enfants puissent s'amuser, socialiser, et que moi, je puisse avoir des moments d'échanges privilégiés avec d'autres papas". Vincent Bourquin et ses deux garçons - Arthur, 11 ans et Antoine, 8 ans - font donc partie des quatre familles qui ont participé au premier séjour organisé à Charmey, en Gruyère, pour les papas séparés et leurs enfants. C'était du 8 au 13 août dernier.

Au programme : en matinée, les petits font des activités, encadrés par une équipe d'animation, pendant que les parents prennent part à des ateliers de discussion et de formation. Les après-midis sont libres, passés en famille : balades, vélo, etc. Des séjours de ce type existaient déjà en Gruyère depuis une quinzaine d'années pour les mamans séparées ou solos. Mais ce camp a été le premier, en Suisse romande, à accueillir les papas séparés et leurs enfants.

Oser parler de ce qui est difficile

Lors des ateliers, les quatre papas, venus de toute la Suisse romande, ont donc bénéficié d'un espace privilégié pour parler de leur quotidien, de leurs préoccupations, de la façon de concilier travail et éducation, de faire face à la charge mentale, ou encore de gérer les liens avec la maman. "Cela permet de dédramatiser nos situations. On se rend compte que l'on n'est pas les seuls à vivre des moments parfois difficiles ou à être un peu débordés. Parce que quand on est tout seul, il n'y a plus de parallélisation des tâches : pendant que l'on joue avec les enfants, le repas ne se fait pas. Pour cela, la parole a beaucoup de vertus", confie Vincent Bouquin.

Séparé depuis un an et demi, ce papa confie avoir désormais trouvé "un rythme de croisière", même si "des améliorations sont toujours possibles". A la rentrée, il va poursuivre ses recherches d'un poste à 80% pour pouvoir passer plus de temps avec ses enfants. Et il se réjouit qu'une telle initiative ait pu voir le jour, "parce que les situations de papas élevant par moments des enfants seuls sont fréquentes mais on en parle peu."

Un séjour né grâce à la collaboration entre Pro Junior-Fribourg et MenCare, avec l'appui de la Haute école de travail social Fribourg. Une initiative importante pour Gilles Crettenand, coordinateur de MenCare : "Les hommes et les pères n'ont en général pas l'habitude de partager leurs préoccupations ou leurs difficultés. Ils ont appris, dans une éducation genrée masculine, à dire "je me débrouille, je gère, tout seul". C'est une injonction que la plupart des pères ont reçue. Alors que justement, il ne faut pas avoir peur d'aller chercher de l'aide, des conseils. C'est une preuve de courage et de responsabilité. Là, ils ont donc l'occasion de discuter, de se livrer, d'exprimer leurs interrogations. C'est précieux."

RadioFr. - Maëlle Robert
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