ChaGPT fête ses 2 ans: qu'est-ce que ça a changé?
L'entreprise OpenAI dévoilait son outil d'intelligence artificielle il y a deux ans. Les premiers dans un domaine encore à ses prémices.
Le 30 novembre 2022, ChatGPT devenait accessible au grand public. Il s'agissait du premier outil d’intelligence artificielle générative aussi facile d'accès. Aujourd’hui, il est employé par plus de 200 millions de personnes chaque semaine. Et pourtant, il y a peu, vous n’aviez probablement jamais entendu parler d’IA générative, de LLM ou de prompt.
Deux ans après, est-ce galvaudé de parler de révolution technologique? Pas pour les spécialistes. "C'est une révolution qui met du temps à se développer. On en est encore aux balbutiements, mais ça va changer ces prochaines années", répond Simon Ruffieux maître assistant à l’Université de Fribourg et spécialiste de l’interaction entre les humains et les machines.
Il donne l’exemple de la médecine, où le potentiel de l’IA est énorme. Des études ont d’ailleurs déjà démontré que certains outils donnent de meilleures réponses que les humains. Dans d’autres secteurs, comme pour le code informatique ou pour le design, l’utilisation de l’IA est déjà accrue.
Pour le chercheur en informatique, ces outils ne nous mettront pas au chômage. "Les gens pensent souvent que l'IA va remplacer l'humain. Mais en réalité, les deux vont collaborer. Les IA assisteront par exemple les médecins en relevant des éléments qu'ils auraient pu manquer", complète le spécialiste.
Démêler le vrai du faux
Mais cette révolution n’a pas que du bon. Pour Simon Ruffieux, le plus gros inconvénient actuellement est la désinformation. "Du contenu généré par une IA peut être diffusé à grande échelle et servir à faire des clics et c'est de plus en plus dur de distinguer ce qui est réel ou non", explique-t-il.
Ce genre de procédé a d'ailleurs beaucoup été utilisé lors de la campagne américaine, notamment pour discréditer les candidats adverses. Un faux discours de Kamala Harris avait d'ailleurs cartonné auprès du camp Républicain.
Le chercheur fribourgeois, qui s’intéresse beaucoup aux interactions entre les hommes et les machines, craint aussi la mainmise sur ces outils de quelques compagnies seulement. Des entreprises qui choisissent quelles informations sont disponibles et données. Le tout basé sur des critères qu’elles définissent elles-mêmes. Autre enjeu du développement de ces IA: les besoins énormes en ressources, en énergie, mais aussi en eau pour refroidir les serveurs.
Simon Ruffieux rappelle enfin qu’il faut de toute façon vérifier les réponses générées par ces outils, car elles ont encore des hallucinations. Une IA fonctionne comme un enfant, souligne le chercheur. Elle souhaite vous répondre et le fera, même si elle ne sait pas, en inventant une réponse.
L'entreprise pèse aujourd'hui 157 milliards de dollars. Elle reste donc leader sur ce marché, mais avec de sérieux concurrents, comme Gemini, développé par Google, Copilot de Microsoft, Perplexity ou encore Claude.