Concours jeunes auteurs: Fribourg brille avec deux lauréats
Fiona Manon Rudaz, de Riaz, et Geoffroy Mollia, de Belfaux, ont remporté l'édition 2025 du Prix Interrégional Jeunes Auteur.e.s.

Le Prix Interrégional Jeunes Auteur.e.s (PIJA) a récompensé samedi les lauréats de son édition 2025. Trois premiers prix de 2000 francs chacun ont été décernés, dont deux à de jeunes Fribourgeois déjà remarqués par le jury lors de précédentes éditions. Fiona Manon Rudaz, 20 ans, remporte un prix avec "Sweet Home Alabama", tandis que Geoffroy Mollia, 18 ans, est distingué pour "Adieu, vous tous".
"Les textes sont remarquables sur l'actualité cette année. Ils montrent un regard mature et réfléchi sur notre monde", se réjouit Jean-Philippe Ayer, président du PIJA, heureux de retrouver des plumes connues: "On sent l'évolution de ces deux jeunes auteurs dans leur écriture", complète-t-il, précisant toutefois que les textes sont soumis de manière anonyme au jury.
Lois anti-avortement et catastrophes humanitaires
Dans sa nouvelle "Sweet Home Alabama", la Gruérienne Fiona Manon Rudaz raconte l'histoire de Clara, une jeune américaine victime d'agression sexuelle qui se retrouve piégée par les lois anti-avortement de son Etat.
Le Belfagien Geoffroy Molina, lui, nous plonge dans le quotidien humanitaire d'un pays en proie à la guerre. Une nouvelle qui pourrait aussi bien se dérouler à Gaza, qu'au Yémen ou au Soudan. Il s'agit pour lui d'une deuxième consécration après avoir été primé l'an dernier, à 17 ans.
Organisé par les Éditions de l'Hèbe, à Charmey, le PIJA célébrait l'an dernier ses 30 ans d'existence. Ce concours d'écriture s'adresse aux jeunes de 15 à 20 ans et accepte les nouvelles, contes, lettres et proses poétiques sur thème libre. En trois décennies, il a vu passer plus de 25'000 participants francophones et publié des centaines de jeunes auteurs dans 42 ouvrages.
Parmi ses anciens lauréats figurent des noms devenus célèbres, comme Joël Dicker et Elisa Shua Dusapin.
L'intelligence artificielle, une préoccupation
L'émergence de l'IA générative suscite des interrogations. "Bien sûr, c'est une crainte dans le milieu de l'écriture", reconnaît Jean-Philippe Ayer. Pour y faire face, le PIJA exige que chaque candidat s'engage sur l'honneur à être le seul auteur de son texte et à n'avoir recouru à aucun logiciel d'intelligence artificielle.
Les 14 textes primés de l'édition 2025 sont à découvrir dans le recueil "Quelque chose de beau", publié aux Éditions de l'Hèbe. La prochaine édition du concours est déjà lancée, avec une date limite de participation fixée au 31 octobre 2026. "Le concours continue: la fréquentation et la qualité des textes restent bonnes", se réjouit le président du PIJA.


