Cremo lance son programme de transformation

Cremo lance son programme de transformation CAP 2027 devant le sortir de l'ornière financière dans laquelle il évolue depuis des années. L'objectif consiste à pérenniser le groupe laitier fribourgeois en le faisant revenir dans les chiffres noirs dès l'an prochain.

Le groupe laitier Cremo se trouve aux "soins intensifs", a décrit son président Georges Godel, qui a démenti toute vente de l'entreprise fribourgeoise (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

"La situation financière est préoccupante", n'a pas caché Georges Godel, président du conseil d'administration de Cremo depuis quatre mois. Cremo, "qui n'est pas à vendre", cumule des pertes depuis 2016, -21,5 millions de francs en 2022, avec 30% des fonds propres perdus. "Il faut arrêter l'hémorragie et investir", a précisé l'ancien conseiller d'Etat, pour qui les jalons sont posés.

Lors de la conférence de presse, donnée mardi au siège de Villars-sur-Glâne (FR), le grand argentier cantonal pendant dix ans s'est montré optimiste de voir le fleuron de l'économie fribourgeoise redresser la barre.

23 millions en trois ans

Georges Godel a décrit trois enjeux pour "corriger le tir": mettre à jour un outil industriel caractérisé par l'obsolescence et les pannes, saisir le fonctionnement et la complexité de l'entreprise et rétablir une confiance "totale et indispensable" au sein du conseil d'administration et avec la direction.

Le groupe, qui emploie plus de 700 personnes, investira environ 60 millions de francs sur trois ans, a relevé Georges Godel, dans la fromagerie et la beurrerie en particulier. Le président de Cremo s'est réjoui de la stabilité vers le haut des prix, qui implique une stabilité des comptes. Ce qui est de bon augure.


La présentation s'est intéressée à la réorganisation spécifiquement. Le CAP 2027 porte sur trois ans, sans suppressions d'emplois pour l'heure, a assuré Georges Godel. Il touche tous les secteurs et ne comprend pas moins de 52 projets ouverts. L'objectif consiste à réaliser des économies d'au moins 23 millions de francs en trois ans.

Nouvelle culture

"Nous voulons construire une nouvelle culture d'entreprise", a dit Frédéric Métrailler, directeur de Cremo et futur chef opérationnel. Il s'agit d'améliorer, avec le soutien d'un partenaire extérieur spécialisé dans l'optimisation, les processus industriels pour développer l'agilité et l'adaptation aux contraintes externes.

Le management sera modernisé, à l'instar de tous les domaines de l'entreprise, a indiqué encore Frédéric Métrailler. Numérisation, durabilité et amélioration de la productivité figurent parmi les priorités, a souligné le CEO qui sera remplacé dans sa fonction actuelle par Ralph Perroud le 1er novembre au plus tard.

Georges Godel a annoncé mardi la fermeture prochaine du site de Lyss (BE), actif dans la laiterie et la fromagerie. La mesure touche cinq collaborateurs et implique un correctif de valeurs de plus de 8,7 millions de francs. Elle vient compléter la fermeture anticipée à fin mai du site de Lucens (VD), déjà dévoilée.

Centenaire en 2027

Sur le plan commercial, Cremo mise sur de nouveaux produits. Le président Godel a encore loué la gestion de la cyberattaque dont a été victime le groupe en juillet 2022. En 2027, le groupe fêtera par ailleurs son centenaire qu'il s'agira de marquer "dignement". Il compte donc sur son trio de dirigeants pour y parvenir.

Actuel directeur de Fromage Gruyère, Ralph Perroud se concentrera sur la partie commerciale et les finances. De son côté, Frédéric Métrailler sera responsable du programme de transformation CAP 2027. Confiant, Georges Godel a parlé de "complémentarité" en évoquant la collaboration future attendue entre les deux dirigeants.

Pour rappel, le groupe laitier a subi une perte de 21,5 millions de francs l'an passé, contre un déficit de 2,9 millions en 2021, malgré une hausse de 3,4% du chiffre d'affaires à 512,8 millions. Le résultat s'explique principalement par des causes extérieures à l’entreprise.

Le 15 mai, Cremo avait mentionné la forte augmentation du prix des matières premières, le prix du lait en particulier, et les surcoûts de l’énergie, des emballages et des produits de nettoyage notamment dus à l’inflation.

ATS / RadioFr.
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